La BAD prévoit une reprise de la croissance en 2017 et 2018

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On connait désormais les prévisions de croissance de la Banque africaine de développement (BAD) pour le continent. L’institution table sur un rebond modéré en 2017 et 2018, à respectivement 3,4% et 4,3%, prévisions rendues publiques ce lundi à Ahmedabad (Inde), dans le cadre de ses 52e assemblées annuelles.
En effet, selon le rapport annuel intitulé « Perspectives économiques en Afrique », élaboré et présenté conjointement avec le Centre de développement de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’Afrique devrait bénéficier au cours de ces deux années, « du redressement des cours des matières première, entamé en fin d’année 2016, mais également de la hausse de la demande privée, y compris sur les marchés intérieurs, d’une gestion saine des politiques macroéconomiques, désormais ancrée dans de nombreux pays, d’un environnement des affaires favorables qui tend à s’améliorer et d’une structure économique diversifiée, en faveur en particulier des services et de l’industrie légère ».
Les progrès restent malgré tout inégaux, informe-t-on. « Les gouvernements des pays africains doivent intensifier leur soutien à la création d’emplois en prenant des mesures plus ambitieuses et mieux ciblées », recommande la BAD qui rappelle que 54% de la population de 46 pays africains sont toujours piégés dans une situation de pauvreté multidimensionnelle, et ce, malgré une décennie de progrès.
« Avec une population active qui devrait augmenter de 910 millions entre 2010 et 2050, la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité reste un défi majeur pour les responsables africains de l’action publique », preconise-t-elle.
Par ailleurs, les perspectives « tablent sur le maintien des déficits courtant en 2017, mais moins prononcés qu’en 2016 – à condition que le redressement récent des cours des produits de base se confirme ».
« Bien que les vents contraires des deux dernières années semblent avoir altéré la belle histoire de « l’Afrique émergente », nous sommes fermement convaincus que le continent continue de faire preuve de résilience, avec une croissance continue des économies non-dépendantes des matières premières », a déclaré Abebe Shimeles, Directeur par intérim du Département de la politique macroéconomique, de la prospective et de la recherche à la BAD.
Toutefois pour 2016, la banque estime une croissance de 2,2% en Afrique, contre 3% hors Nigéria. Cette « médiocrité des performances économiques d’ensemble du cantinent » est due « aux effets toujours sensibles du Printemps arabe, d’une reprise économique mondiale somme toute modérée, y compris dans les économies émergentes, et des intempéries et sécheresses dans un certain nombre de pays africains ».
Et à Abdoulaye Mar Diey, le Directeur du Bureau régional pour l’Afrique du PNUD, de faire savoir que « la clé d’un développement réussi en Afrique est de nourrir la culture naissante de l’entreprenariat», reprenant la célèbre expression d’Hernando De Soto, « el otro sendero » (l’autre voie) vers le développement.

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