Côte d’Ivoire/assurance Maladie : Jean Baptiste Koffi, président de l’union fédérale des consommateurs de Côte d’Ivoire « Nous avons payé nos primes et nous exigeons donc qu’elles soient couvertes »

Face à la suspension du tiers payant dans le cadre de l’assurance maladie en Côte d’ivoire , ça grogne du côté des consommateurs. Devant donc l’urgence de la situation, Mr Koffi Jean Baptiste, président de l’union fédérale des consommateurs de Côte d’Ivoire s’est adressé à bankasurafrik le mercredi 9 août 2018 au siège de ladite fédération à Abidjan.

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Jean-baptiste-koffi-président-UFC-CI
Bonjour Monsieur Koffi , présentez vous  ainsi que votre organisation .

 Jean Baptiste Koffi : Je suis Mr Jean Baptiste Koffi, président de l’UFC-ci (l’union fédérale des consommateurs  de Côte d’Ivoire). Cette union est un regroupement de 12 associations spécialisées et usagers de banques et établissements financiers qui luttent pour les droits et la promotion des usagers  des banques, assurances et microfinances.
Le 03 Aout dernier, l’ ASACI dans un communiqué a suspendu le tiers payant dans le cadre de l’assurance maladie en Cote d’ivoire.  le lendemain de cette décision Vous avez declaré dans un communiqué de presse je cite « l’Union Fédérale des Consommateurs de Côte d’Ivoire (UFC-CI), s’élève contre cette décision injuste et inopportune et en appelle à l’intervention diligente de la Direction Générale du Trésor, en sa qualité de régulateur du secteur des assurances pour préserver et garantir les droits des assurés et bénéficiaire des contrats d’assurance » .  
Votre avis a –t-il été pris en compte ? Avez-vous approché la direction générale du trésor pour des discussions ?
JBK : Alors, nous avons fait une première déclaration pour condamner cette décision. Nous  la considérons comme un recul .C’est aussi une décision qui porte atteinte aux contrats qui lient les compagnies aux consommateurs que nous sommes. Nous payons nos primes de l’année à l’avance donc les compagnies ont l’obligation de nous suivre jusqu’à la fin de l’année. Les arrangements entres les cliniques et les assureurs ne seront nous impacter. Nous avons payé nos primes et elles doivent être couvertes. Nous exigeons donc que nos primes soient couvertes. Nous avons demandé l’intervention diligente de l’autorité des assurances, de la direction du trésor, puisqu’à la suite le ministère de la santé a fait une déclaration pour suspendre l’application de la suspension du  tiers payant. Demandant aux cliniques de revenir sur leur décision de façon provisoire .Donc on estime  que notre cris de cœur a été entendu .Mais toujours est ’il que le problème demeure .Suspension pour combien de temps ?
Le ministère de la santé et de hygiène publique, dans un communiqué le 6 aout dernier, suspends l‘application des barèmes des honoraires et des actes médicaux pratiqués dans les établissements sanitaires privés depuis le 1 er juillet 2018. Dès le lendemain, c’est-à-dire le 07 aout, les associations des cliniques privés et des médecins de Cote d’Ivoire, sortent également un communiqué annonçant la généralisation de la suspension du tiers payant dès le lundi 13 aout et ce jusqu’à nouvel ordre. Quelles conséquences pour les souscripteurs et les assurés?
 JBK : Cela signifie que jusqu’à là, le problème n’a pas été traité à la base. Le ministère a fait ce communiqué j’imagine pour donner le temps de traiter  cette situation. Quoi qu’il en soit, il faut que les autorités trouvent de façon courageuse une solution.
Quels sont les conséquences d’une telle décision pour les assurés qui représentent ici le consommateur ?
JBK : N’oubliez pas que nous sommes dans une situation difficile. Il y’a des gros malades, les gens qui vont régulièrement à l’hôpital et qui ont des soins qui coutent chers .Et ce n’est pas évident d’avoir toujours de l’argent disponible pour faire face  à ces soins. Laisser perdurer cette situation, c’est décréter l’arrêt de mort de ces personnes qui bénéficient de cette assurance maladie.
Une perte financière, économique au cours d’un exercice comme celle-là, peut se rattraper l’année prochaine. Mais, une perte en vie humaine, elle est définitivement perdue. Donc par rapport à cela, il faut trouver une solution définitive à cette situation.

Vu l’urgence de la situation, Avez-vous approché  les différentes organisations : ASACI , les associations des médecins et des cliniques privées pour en savoir plus sur  les motifs de cette décision?

JBK : On ne les a pas approchés mais on les a interpellés dans un communiqué. Le problème est tellement sérieux qu’il y’a des rencontres prévues entre le ministère de la santé, du commerce, de l’économie et des finances.
De façon générale quelles sont les difficultés qui vous sont remontées par les consommateurs ? 
JBK : De façon générale, c’est la surprise et l’indignation des  consommateurs du au constat de cette situation. Peut –être que si nos hôpitaux publics étaient à la hauteur de nos attentes …C’est l’occasion   pour le secteur publique de revoir les infrastructures publiques.
Quelles  sont les actions que vous menez actuellement pour defendre les droits du consommateur? Etes -vous la seule organisation à élever la voix ou les autres  associatios se sont unies à votre action ?

JBK : Nous ne sommes pas  seuls .Nous sommes en actions avec d’autres organisations. Nous avons  approché la direction  générale du trésor , le ministère de la santé et de l’hygiène publique et des discussions sont en cours. Nous avons également créé le PDUAM. Pour traiter des problèmes au plan juridique.
Pourquoi attendre qu’une telle situation se présente avant de réagir et créer cette plateforme ?
JBK : Nous n’avons pas attendu. Comme je le disais tantôt, l’AFC-CI est un ensemble de 12 associations. Nous avons participé à la réforme du code CIMA…

Quels conseils pouvez-vous prodiguez aux consommateurs, quelle est la tenue à adopter face à cette situation ?

 JBK : Je voudrais appeler à la solidarité. Dans la division, nous n’obtiendrons rien.je voudrais aussi inciter, inviter la population à converger vers cette plateforme (PDUAM-tiers payant)  afin d’avoir les vraies informations et les mots d’ordre.
Merci Monsieur
JBK : Je vous en prie et merci à vous !
Meliane Nomel

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