Madagascar:le nouveau billet de 20 000 ariary déjà contesté

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Un nouveau billet de 20 000 ariary, environ 6 euros, a été mis en circulation ce lundi 17 juillet  à Madagascar. Pour de nombreux économistes, ce nouveau billet est le signe que l’économie malgache va mal. D’ailleurs, cette mesure est loin de faire l’unanimité.

 
Présentée, par la Banque centrale de Madagascar, comme  «une mesure s’adaptant à la réalité économique et sociale du pays», nombreux sont ceux qui ne comprennent pas l’arrivée de ce nouveau billet de 20 000 ariary. Pour rappel, 90% des Malgaches vivent avec moins de deux dollars par jour.
Premiers réfractaires à la mise sur le marché de ces billets de 20 000 ariary, les entreprises de transport en commun. À 400 ariary le ticket de bus, certaines compagnies ont déjà fait savoir qu’elles n’accepteraient pas ces billets.
 

Une coupure de 20 000 ariary qui contrarie

Une grosse coupure qui contrarie également les petits commerçants, comme Lalasoa qui vend des oignons sur le marché d’Analakely : « Je n’en vois vraiment pas l’utilité. Ça me dérange beaucoup même. Le problème, c’est que les clients vont venir payer avec un billet de 20 000 ariary alors que mes oignons je les vends 2 000 ariary le kilo. Ça va être très difficile de trouver de la monnaie parce qu’ici sur le marché personne ne voudra me faire du change et récupérer un billet de 20 000 ariary », déplore la marchande, au micro de Rfi
Natiana, également vendeuse de légumes, partage cet avis : « Parfois, mes ventes ne me rapportent même pas 20 000 ariary par jour donc je ne vois pas l’intérêt. Déjà avec le billet de 10 000 ariary c’était difficile de rendre la monnaie aux clients ».
Augustin fait ses courses au jour le jour, ses revenus ne lui permettant pas d’acheter en grande quantité.  « Ce n’est pas du tout adapté. Vous voyez là, je vais juste acheter deux ou trois bananes à 200 ou 400 ariary », s’indigne t’il au micro de Rfi
 

Risque d’inflation

Malgré le démenti des autorités, plusieurs économistes estiment que « c’est une dévaluation indirecte de la monnaie nationale ».  Aussi, alertent-ils sur le risque d’inflation et donc de baisse du pouvoir d’achat des Malgaches.
Même son de cloche chez le site d’informations, Madagascar-Tribune, pour qui, l’introduction d’une nouvelle grosse coupure cache une raison moins avouable. « Il s’agit surtout pour le gouvernement  de masquer ou de répondre à une inflation galopante accompagnée d’une diminution palpable du pouvoir d’achat des ménages. », indique le site d’informations.
 La hausse du coût de la vie, à Madagascar, sera de 6,9 % en 2017, selon la dernière prévision du Fonds monétaire international.
 
Viviane Yoboué
 

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