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  • 11/12/2025

Afrique : Près de 30 000 animaux vivants saisis lors d’une opération mondiale contre le trafic d’espèces sauvages

L’opération Thunder 2025, coordonnée par INTERPOL et l’OMD, a révélé l’ampleur du trafic d’espèces sauvages en Afrique avec des saisies emblématiques de pangolins au Mozambique, de cornes d’éléphants en Angola et de viande de girafe au Kenya, soulignant l’impact économique et écologique de ce commerce illégal et la nécessité d’une coopération régionale renforcée.


L’Afrique, riche de sa biodiversité unique, se retrouve une fois de plus au cœur des réseaux mondiaux de trafic d’espèces sauvages. Dans le cadre de l’opération Thunder 2025, menée du 15 septembre au 15 octobre et impliquant 134 pays, les forces de l’ordre ont saisi près de 30 000 animaux vivants et identifié 1 100 suspects. Le continent a été particulièrement concerné : des pangolins ont été interceptés au Mozambique, plus de 400 kilogrammes de viande de girafe au Kenya, et des cornes et morceaux d’ivoire d’éléphants ont été confisqués en Angola et en Tanzanie.

 

Ces saisies illustrent l’ampleur du commerce illégal qui menace les écosystèmes africains et met en péril des espèces emblématiques telles que les éléphants, rhinocéros, girafes et pangolins. La valeur de ces captures, bien que difficile à estimer, pourrait se chiffrer en millions de dollars, un marché alimenté par la demande internationale pour la médecine traditionnelle, l’alimentation spécialisée ou encore le commerce d’animaux exotiques.

 

Au-delà de l’aspect financier, le trafic a un impact direct sur les communautés locales : perte de revenus liés au tourisme, destruction des habitats et menace sur la sécurité alimentaire. La chasse illégale de gibier, qui a représenté 5,8 tonnes de viande de brousse saisie cette année, illustre combien les populations rurales sont affectées par ce commerce.

 

L’opération Thunder 2025 a également mis en évidence la sophistication des réseaux criminels et leur capacité à traverser les frontières. Les actions menées en Afrique – saisies d’ivoire, d’animaux vivants, de bois illégal et de produits dérivés – démontrent la nécessité d’une coopération régionale plus forte. C’est un signal pour les institutions africaines, telles que la CEDAO, la SADC ou l’Union africaine, d’investir davantage dans la surveillance, le partage de renseignements et la coordination des forces de l’ordre.

 

INTERPOL et l’OMD insistent sur la dimension transversale du problème : ces réseaux criminels s’entrecroisent avec d’autres formes de criminalité et exploitent des technologies modernes, y compris les cryptomonnaies. Au-delà des arrestations, les renseignements collectés permettent de cartographier les filières et d’anticiper les nouvelles stratégies des trafiquants.

 

L’Afrique, tout en étant une cible majeure, montre également un engagement actif. Les forces de l’ordre ont multiplié les saisies emblématiques, allant des pangolins au Mozambique aux cornes d’éléphants en Angola, en passant par la viande de girafe au Kenya. Ces actions démontrent qu’avec des partenariats renforcés et des stratégies coordonnées, le continent peut protéger sa biodiversité, ses communautés et ses économies face au commerce illégal d’espèces sauvages.