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  • 18/09/2025

L’UMOA injecte 7 650 milliards FCFA pour stabiliser la liquidité bancaire

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a procédé, le 15 septembre 2025, à une opération d’injection de liquidités d’envergure sur le marché monétaire de l’Union. L’adjudication hebdomadaire n°37/H/2025, d’un montant de 7 650 milliards FCFA, vise à répondre aux besoins croissants des établissements bancaires de l’espace UMOA.

 

Une opération ciblée à taux variable

 

Cette adjudication à une semaine, dont la date de valeur est fixée au 16 septembre et l’échéance au 22 septembre, s’inscrit dans le cadre des mécanismes classiques de régulation monétaire. La BCEAO utilise ces outils pour ajuster la quantité de monnaie en circulation et maintenir la stabilité du système bancaire.

 

Le taux marginal retenu s’élève à 3,85%, tandis que le taux moyen pondéré atteint 4,22%. Ces chiffres traduisent une légère tension sur les taux, les soumissions ayant varié entre 3,70% et 5,25%. En tout, 104 établissements ont participé, avec 132 soumissions, illustrant l’appétit des banques pour la liquidité à court terme.

 

Une mobilisation régionale

 

Les huit pays membres de l’UMOA ont activement pris part à cette opération. La Côte d’Ivoire, le Niger et le Burkina Faso figurent parmi les plus gros demandeurs. À titre d’exemple, le Niger a proposé 1 303 milliards FCFA et s’est vu allouer 1 615 milliards FCFA, soit un montant supérieur à sa demande initiale, signe d’un ajustement stratégique de la BCEAO.

 

La Guinée-Bissau, quant à elle, reste en retrait avec une demande de 26 milliards FCFA, en ligne avec la taille de son système bancaire. Le total des propositions reçues s’élève à 7 999 milliards FCFA, soit 349 milliards de plus que le montant mis en adjudication, preuve d’une forte demande de refinancement.

 

Quels enjeux pour la zone UMOA ?

 

Cette opération intervient dans un contexte de reprise économique post-pandémie, marqué par une inflation modérée et une croissance inégale entre les États membres. Selon le dernier rapport de la BCEAO, « la politique monétaire reste accommodante afin de soutenir l’activité économique tout en maîtrisant les pressions inflationnistes ».

 

L’injection massive de liquidités vise à :

  • Soutenir le crédit bancaire aux entreprises et ménages
  • Prévenir les tensions sur les taux interbancaires
  • Maintenir la confiance dans le système financier régional

 

Une stratégie assumée

 

Joseph Saturnin SAGNON, Directeur de la Politique Monétaire et des Relations Internationales, a signé le document officiel. Bien que la BCEAO ne communique pas systématiquement sur chaque adjudication, cette opération illustre sa volonté de rester proactive face aux besoins du marché.

 

Comme le souligne le professeur Kako Nubukpo, ancien ministre togolais et économiste reconnu :

« La BCEAO doit jouer un rôle contracyclique, en injectant des liquidités quand l’économie ralentit et en les retirant quand elle surchauffe ».

 

L’adjudication n°37/H/2025 confirme la réactivité de la BCEAO dans sa gestion monétaire. En ajustant finement les taux et les montants alloués, elle soutient la stabilité financière de l’UMOA tout en préparant le terrain pour une croissance durable.

 

Dans un environnement mondial incertain, la vigilance reste de mise. Mais pour l’heure, la BCEAO semble tenir fermement le gouvernail.