Les marchés mondiaux des matières premières s’engagent dans une phase de repli historique. Selon les Perspectives des marchés des matières premières publiées par la Banque mondiale, 2026 marquera le plus bas niveau en six ans, conséquence d’une surabondance pétrolière et d’un ralentissement économique mondial persistant.
L’institution basée à Washington prévoit une baisse
globale de 7% sur la période 2025-2026, soit la quatrième année consécutive de
recul. Cette tendance devrait contribuer à atténuer l’inflation mondiale, mais
elle s’accompagne d’incertitudes politiques et géopolitiques qui obscurcissent
les perspectives économiques.
Pour Indermit Gill, économiste en chef de la
Banque mondiale, « les marchés des matières premières contribuent à stabiliser
l’économie mondiale ». Mais il avertit que « cette accalmie ne durera pas » et
exhorte les gouvernements à « assainir leurs finances publiques, préparer leurs
économies aux affaires et accélérer le commerce et les investissements ».
Énergie : un excédent pétrolier record
Le pétrole reste au cœur de la dynamique
baissière. L’excédent mondial s’est accru de 65% en 2025 par rapport au record
de 2020, une hausse alimentée par la stagnation de la consommation en Chine et
la montée en puissance des véhicules électriques.
Le Brent, référence mondiale, devrait passer
d’une moyenne de 68 dollars en 2025 à 60 dollars le baril en 2026, son plus bas
niveau en cinq ans. De manière plus large, les prix de l’énergie sont attendus
en baisse de 12% en 2025, puis de 10% supplémentaires en 2026. Une évolution
favorable pour les pays importateurs, mais préoccupante pour les économies
exportatrices dont les revenus pétroliers assurent l’équilibre budgétaire.
Agriculture : des prix en repli, mais une menace
sur les engrais
Sur les marchés agricoles, la Banque mondiale
prévoit également une détente des prix. Le riz, le blé et le soja devraient
poursuivre leur baisse, facilitant l’accès à l’alimentation dans plusieurs pays
en développement.
Toutefois, la hausse de 21% des prix des engrais
en 2025, liée à la montée des coûts des intrants et aux restrictions
commerciales, pourrait réduire les marges bénéficiaires des agriculteurs et
peser sur les rendements à moyen terme. Une correction de 5% est attendue en
2026, sans pour autant dissiper les inquiétudes sur la rentabilité du secteur
agricole.
Métaux précieux : la revanche de l’or
À l’opposé de cette tendance baissière, les métaux
précieux continuent d’attirer les investisseurs en quête de valeur refuge. L’or
devrait progresser de 42% en 2025, avant une nouvelle hausse de 5% en 2026,
soit un niveau presque deux fois supérieur à sa moyenne 2015-2019.
Cette flambée reflète la poursuite des achats des
banques centrales et le repli vers des actifs jugés sûrs dans un environnement
de taux d’intérêt volatils et d’incertitude géopolitique. L’argent suit la même
trajectoire, avec une augmentation prévue de 34% en 2025, puis de 8%
supplémentaires l’année suivante.
Des perspectives encore fragiles
La Banque mondiale avertit que la tendance
actuelle reste vulnérable. Une production pétrolière plus élevée de l’OPEP+
pourrait accentuer la baisse des prix, tandis qu’une escalade géopolitique ou
des conditions climatiques extrêmes — notamment un épisode La Niña plus intense
— risquent d’inverser la courbe.
Par ailleurs, le développement rapide de l’intelligence
artificielle et la croissance des centres de données pourraient raviver la
demande en électricité et en métaux de base tels que le cuivre et l’aluminium,
essentiels aux infrastructures numériques.
Selon Ayhan Kose, directeur du Groupe des
perspectives à la Banque mondiale, « la baisse des prix du pétrole offre une
occasion de réformes budgétaires favorisant la croissance et l’emploi ». Il
préconise notamment la suppression progressive des subventions énergétiques,
afin de dégager des ressources pour « les infrastructures et le capital humain
».
Diversifier pour mieux résister
La Banque mondiale souligne dans son rapport que
les accords internationaux de stabilisation des prix, à l’image de l’OPEP, ont
rarement produit des résultats durables. L’organisation recommande désormais
aux pays producteurs d’investir dans l’innovation, la diversification de leur
économie et la transparence des marchés afin de mieux absorber les chocs
futurs.
En somme, le monde entre dans une phase de détente
des prix qui pourrait offrir un répit à l’inflation mondiale. Mais cette
embellie ne doit pas masquer la fragilité des équilibres économiques. Pour la
Banque mondiale, la clé réside désormais dans la diversification, la discipline
budgétaire et la préparation au prochain cycle — qu’il soit énergétique,
climatique ou technologique.
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