À Pretoria, la visite annuelle du FMI n’est jamais un simple exercice technique. Du 1er au 8 décembre, la mission conduite par Delia Velculescu a radiographié l’économie sud-africaine, et son verdict est sans ambiguïté : le pays a tenu bon dans un environnement mondial instable, mais il avance encore trop lentement là où il devrait courir.
Le Fonds souligne d’abord les fondations qui ont
permis au pays de résister aux secousses d’une planète devenue plus
protectionniste et imprévisible. L’Afrique du Sud s’appuie toujours sur des «
ressources minières abondantes », sur des institutions crédibles, un régime de
ciblage de l’inflation désormais plus strict et des marchés de capitaux
profonds. La sortie de la liste grise du GAFI, combinée à l’adoption d’un
objectif d’inflation plus bas, a même contribué à améliorer la notation
souveraine. Autant de signaux positifs dans un contexte mondial chahuté.
Mais cette façade solide masque des fragilités qui,
elles, ne disparaissent pas. Le FMI insiste sur les rigidités structurelles,
les infrastructures vieillissantes, les failles de gouvernance et surtout une
dette publique trop lourde pour un pays qui doit créer davantage d’emplois. Ces
handicaps pèsent sur la capacité de rebond de l'économie.
L’institution reste prudente dans ses prévisions. La
croissance devrait atteindre « 1,3% et 1,4% en 2025-2026 », portée par une
consommation encore résiliente. Les exportations, elles, souffrent toujours des
tensions commerciales, même si la vigueur des matières premières vient amortir
le choc. L’inflation devrait converger vers « 3% fin 2027 » dans le cadre du
nouveau régime monétaire.
Les risques, eux, s’orientent clairement « à la baisse
». Faible demande mondiale, tensions géopolitiques, potentiel resserrement
brutal des conditions financières : la marge de manœuvre se rétrécit. À
l’intérieur du pays, tout retard dans les réformes clés pourrait entamer la
trajectoire de croissance.
Sur le plan budgétaire, Pretoria se dit déterminée à
assainir ses comptes. Le FMI salue cet engagement et rappelle l’ambition d’un «
excédent primaire de 1,5% du PIB pour l’exercice 2026 ». Mais sans réformes
supplémentaires, prévient la mission, les recettes risquent de manquer de
dynamisme et la réduction des dépenses d’être trop lente. Pour stabiliser
durablement la dette, le pays devra viser un excédent primaire « de 3% du PIB »
à moyen terme.
Le Fonds recommande une redéfinition des priorités de
dépenses, un meilleur ciblage des subventions, la suppression des programmes
inefficaces et un renforcement des mécanismes de transparence dans la commande
publique. Il salue aussi les efforts du SARS pour améliorer le recouvrement et
moderniser ses outils numériques.
Sur la politique monétaire, le FMI valide la nouvelle
cible d’inflation, qu’il qualifie « d’avancée majeure ». Le cap est jugé
approprié, mais la communication devra rester rigoureuse pour ancrer les
anticipations.
Le système financier, lui, demeure robuste malgré une
exposition accrue à la dette souveraine. Les avancées en matière de résolution
de crise, de protection des déposants et de tests de résistance renforcent la
résilience du secteur. Reste une zone d’attention : les institutions
financières non bancaires, pour lesquelles l’institution recommande un
renforcement de la supervision et une meilleure transparence.
Le FMI salue également un symbole fort : la sortie de
la liste grise du GAFI, une « étape importante » qui reflète les progrès dans
la lutte contre le blanchiment.
Mais le cœur du sujet est ailleurs : les réformes
structurelles. L’institution reconnaît les avancées obtenues via l’opération
Vulindlela, notamment dans l’électricité et la logistique. Mais le rythme reste
trop lent. Le modèle économique sud-africain, très étatiste, montre ses
limites. Le secteur privé devra jouer un rôle bien plus central dans la
croissance et l’emploi. Cela implique d’accélérer la modernisation du secteur
énergétique, de renforcer la gouvernance, d’améliorer le climat des affaires, de
lutter efficacement contre la corruption et de réformer le marché du travail
pour réduire les coûts et encourager les embauches.
Le FMI invite aussi Pretoria à intensifier son
intégration commerciale, en particulier dans le cadre de la ZLECAf, tout en
évitant les dérives coûteuses de la politique industrielle.
En clôturant sa mission, l’équipe du FMI remercie les
autorités pour des discussions « franches ». Un mot poli mais révélateur. Car
le message est clair : l’Afrique du Sud a consolidé sa stabilité. Reste
maintenant à transformer cette base en véritable relance. Le temps presse, et
la patience des marchés — comme celle du Fonds — n’est pas infinie.
Zinia Farnandiz Sep 28, 2024
Absolutely loved this post! Your tips on how to style a blazer are spot on. Keep up the great work, can’t wait for your next post!
Loren Watson Sep 18, 2024
Cover broad of topic in web development industry. Explained a lot of basic programming knowledge with easy to understand explanation.
Walter White Sep 29, 2024
Employees who have the flexibility to work remotely often report higher job satisfaction. This can lead to increased employee retention workforce.