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  • 17/12/2025

Afrique : Un rapport de la BAD prévoit une augmentation du PIB de 1 000 milliards $ d'ici 2035 grâce à l'utilisation de l'IA pour améliorer la productivité


La Banque africaine de développement (BAD) a publié un rapport établissant une feuille de route stratégique pour libérer le potentiel économique et social de l'intelligence artificielle (IA) en Afrique. Élaboré dans le cadre du Groupe de travail du G20 sur la transformation numérique, le rapport « Gains de productivité grâce à l'IA en Afrique : Voies vers l'efficacité du travail, la croissance économique et une transformation inclusive » offre un aperçu du potentiel de l'IA pour favoriser le développement.

L'étude, menée par le cabinet de conseil Bazara Tech, révèle que le déploiement inclusif de l'IA pourrait générer jusqu'à 1 000 milliards de dollars de PIB supplémentaire d'ici 2035, soit près d'un tiers de la production économique actuelle du continent. Ce potentiel repose sur les capacités numériques croissantes de l'Afrique, une démographie favorable et des réformes sectorielles en cours, ce qui en fait l'une des régions les plus prometteuses au monde pour la croissance induite par l'IA.

D'après le rapport, les retombées de l'IA devraient se concentrer dans certains secteurs à fort impact, plutôt que d'être réparties uniformément dans l'économie africaine. L'analyse a identifié cinq secteurs prioritaires : l'agriculture (20 %), le commerce de gros et de détail (14 %), l'industrie manufacturière et l'Industrie 4.0 (9 %), la finance et l'inclusion (8 %), et la santé et les sciences de la vie (7 %). Ensemble, ces secteurs devraient capter 58 % des gains totaux liés à l'IA, soit environ 580 milliards de dollars d'ici 2035. Ils allient poids économique, aptitude à adopter l'IA et fort potentiel de contribuer à un développement inclusif.

« Ce rapport présente les actions clés et identifie les domaines prioritaires pour la mise en œuvre initiale. La Banque est prête à débloquer des investissements pour soutenir ces actions. Nous comptons sur le secteur privé et les gouvernements pour utiliser ces investissements afin d’atteindre les gains de productivité escomptés et de créer des emplois de qualité », a déclaré Nicholas Williams, responsable de la division des opérations TIC à la BAD.

Le rapport affirme que la réalisation du potentiel de l'IA repose sur cinq facteurs clés interdépendants : les données, la puissance de calcul, les compétences, la confiance et le capital. Des données fiables et interopérables constituent le socle des analyses de l'IA, tandis qu'une infrastructure de calcul évolutive garantit un déploiement efficace des solutions à l'échelle du continent.

Il souligne qu'une main-d'œuvre qualifiée est essentielle au développement, à la mise en œuvre et à la maintenance des systèmes d'IA, et que la confiance – instaurée par la gouvernance et les cadres réglementaires – est indispensable à leur adoption. Le rapport note également que ces facteurs clés, associés à des investissements de capitaux suffisants pour réduire les risques liés à l'innovation et accélérer le déploiement, permettraient de « favoriser un cycle de croissance porté par l'IA ».

Le rapport décrit également une feuille de route en trois phases pour préparer l'Afrique à l'IA : allumage (2025-27), consolidation (2028-31) et mise à l'échelle (2032-35). 

Selon Ousmane Fall, directeur du développement industriel et commercial à la BAD, la réalisation des premiers objectifs d’ici 2026 lancera la dynamique de l’IA en Afrique.

Télécharger le rapport :  https://apo-opa.co/4qrgJft