Après deux ans de tensions, de saisies spectaculaires et de bras de fer politique, le Mali et Barrick Mining ont enfin tourné la page de leur différend autour de l’emblématique mine d’or de Loulo‑Gounkoto. L’accord conclu le mois dernier a permis à la compagnie canadienne de récupérer le contrôle opérationnel du complexe, et un juge malien a ordonné la restitution de trois tonnes d’or saisies, d’une valeur d’environ 400 millions de dollars.
Ce dénouement marque la fin d’un conflit inédit dans
l’histoire récente de l’exploitation minière en Afrique de l’Ouest. Depuis
2023, les autorités maliennes et Barrick étaient embourbées dans un désaccord
violent portant sur l’application du nouveau code minier adopté par Bamako, qui
visait à renforcer la part de l’État dans les ressources du pays et à accroître
les recettes fiscales.
Le point d’orgue de cette confrontation avait eu lieu
en janvier 2025, lorsqu’un hélicoptère militaire malien avait saisi près de
trois tonnes d’or dans les réserves du complexe, stockées à la Banque Malienne
de Solidarité à Bamako. Cette saisie spectaculaire avait immédiatement paralysé
les activités du site et conduit Barrick à suspendre ses opérations.
Pour Bamako, il s’agissait d’affirmer sa souveraineté
économique après l’entrée en vigueur d’un code minier perçu comme trop
favorable aux multinationales. La réforme permettait à l’État de porter sa
participation dans les mines jusqu’à 35% et de revoir les avantages fiscaux
consentis historiquement.
Côté canadien, l’enjeu était tout aussi vital : Loulo‑Gounkoto
est l’un des actifs les plus rentables du groupe, représentant des centaines de
milliers d’onces d’or chaque année. En 2023, le complexe avait produit près de
19,4 tonnes, soit une part significative de la production nationale malienne.
L’accord trouvé en novembre dernier inclut plusieurs
concessions : Barrick s’engage à verser environ 430 millions de dollars à
l’État malien, à abandonner ses procédures d’arbitrage international et à
récupérer le contrôle administratif et opérationnel du site. En retour, le
gouvernement a accepté de rendre la possession de l’or saisi et de mettre fin
aux charges contre l’entreprise et certains de ses employés.
Un autre volet sensible de ce dossier était la
détention de quatre employés de Barrick depuis fin 2024. Leur libération a été
intégrée à l’accord comme gage de bonne foi des deux parties.
Sur le plan économique, cet accord est un signal fort
aux investisseurs internationaux. Après une chute de la production nationale
liée à l’arrêt forcé de Loulo‑Gounkoto, Bamako avait vu ses prévisions de
rebond pour 2025 s’éloigner, avec une baisse sensible de l’extraction
industrielle d’or.
Pour Barrick, la restitution de l’actif permet de
stabiliser l’une des pièces maîtresses de son portefeuille mondial. Et pour le
Mali, c’est une forme de compromis pragmatique entre affirmation de la
souveraineté autour de ses ressources et besoin de restaurer la confiance des
opérateurs étrangers.
Au‑delà des chiffres, cet épisode laisse une leçon
claire : dans un monde où l’extraction des ressources naturelles continue
d’être un levier de développement, le dialogue entre États et multinationales
reste la condition sine qua non d’une exploitation durable et d’une croissance
partagée.
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