News
  • 15/09/2025

Botswana : S&P abaisse la note souveraine, un signal d’alerte pour l’économie diamantifère

Le Botswana, longtemps cité comme un exemple de stabilité économique en Afrique, voit sa note souveraine abaissée par l’agence S&P Global Ratings. L’agence a revu la note de « BBB+ » à « BBB », assortie d’une perspective négative, citant la chute des revenus liés aux diamants et la détérioration des finances publiques comme principales causes.

 

Le diamant reste le pilier de l’économie botswanaise, représentant près de 70% des exportations et un tiers des recettes publiques. Mais la demande mondiale a nettement fléchi depuis 2023. La production de Debswana, coentreprise entre l’État et De Beers, a chuté de 40%, entraînant un recul du PIB de 3% en 2024 et une prévision de -0,4% pour 2025.

 

Cette baisse de revenus a provoqué un déficit budgétaire record de 8,9% du PIB pour l’exercice fiscal 2024-2025. S&P prévoit un déficit encore élevé de 7,6% pour 2025-2026, avec une légère amélioration attendue autour de 5% d’ici 2028. La dette nette, auparavant presque inexistante, pourrait dépasser 33% du PIB à l’horizon 2028. Parallèlement, les réserves de change ont chuté de 27%, passant de 4,5 à 3,2 milliards de dollars.

 

Selon S&P, « sans réformes structurelles et diversification économique, les déséquilibres budgétaires et extérieurs du Botswana risquent de se renforcer ». La dépendance excessive aux diamants expose le pays aux fluctuations des prix mondiaux et à la concurrence des diamants synthétiques, freinant ses ambitions de consolidation budgétaire.

 

Pour les analystes, la diversification de l’économie et des sources de revenus reste la clé. Agriculture, tourisme et services pourraient devenir des leviers de croissance pour réduire la vulnérabilité du pays aux chocs externes. Dans ce contexte, la note « BBB » est autant un avertissement qu’un signal pour investir dans la transformation économique du Botswana.

 

Le Botswana se retrouve à un carrefour : continuer à dépendre d’une ressource volatile ou réformer son économie pour sécuriser sa stabilité financière sur le long terme. L’avenir dira si ce modèle africain emblématique saura relever ce défi.