Dans les villages cacaoyers, les sacs s’empilent et l’attente s’éternise. Le cacao est là, mais l’argent ne vient pas. À l’approche des fêtes de fin d’année, l’inquiétude a laissé place à la colère. Réunis en conférence de presse urgente, les dirigeants de la plateforme SYNAPCI–ANAPROCI ont publiquement mis en cause la gestion du Conseil Café-Cacao (CCC), qu’ils jugent responsable d’une paralysie inédite de la commercialisation.
Face aux journalistes, Koné Moussa, président du
SYNAPCI, et Kanga Koffi, président de l’ANAPROCI, ont dressé un tableau sombre
d’une filière à l’arrêt. Leur cible est clairement désignée : le Directeur
général du CCC, Brahiman Yves Koné, dont ils exigent la démission dans un délai
d’une semaine.
Depuis l’ouverture de la campagne cacaoyère,
expliquent-ils, la mécanique censée garantir l’écoulement de la production
s’est grippée. Les coopératives peinent à vendre, les paiements accusent des
retards prolongés et les producteurs, privés de trésorerie, voient leurs
charges s’accumuler. « Les producteurs sont à l’agonie. Leurs récoltes restent
bloquées et leurs familles plongées dans la détresse », ont-ils alerté.
Sur le terrain, la crise est visible. Les camions
restent immobilisés, les magasins débordent et les stocks ne rejoignent plus
les ports. À un moment clé du calendrier économique rural, ce blocage menace
directement la capacité des familles paysannes à faire face aux dépenses
essentielles. Dans un pays où le cacao fait vivre plusieurs millions de
personnes, la tension devient rapidement sociale.
Selon SYNAPCI–ANAPROCI, cette situation est le
résultat d’une mauvaise anticipation de la commercialisation. Le déséquilibre
entre les volumes produits et les capacités d’écoulement aurait été aggravé par
des blocages administratifs et informatiques. À cela s’ajoute, selon la
plateforme, un système de vente anticipée fragilisé depuis plusieurs campagnes,
devenu incapable d’absorber efficacement la production.
Les critiques portent également sur les achats
réalisés via Transcao. Jugés sélectifs et inéquitables, ils nourrissent, selon
les responsables paysans, des frustrations croissantes et des tensions entre
opérateurs. Des acteurs disposant pourtant de liquidités se retrouvent exclus
du marché, accentuant l’engorgement des stocks.
Face à ce qu’ils qualifient d’échec de gestion, les
dirigeants de la plateforme haussent le ton. Ils réclament une intervention
directe du président de la République, Alassane Ouattara, afin de désamorcer
une crise qu’ils estiment désormais structurelle. Parmi leurs exigences
figurent la mise en place immédiate d’un plan d’urgence et la création d’un
comité de crise chargé de libérer les stocks bloqués et de garantir un accès
équitable au marché.
Le message est clair : le temps presse. Un ultimatum
d’une semaine a été fixé aux autorités. Passé ce délai, préviennent-ils, la
base paysanne sera mobilisée. « Les magasins sont pleins, mais le cacao ne sort
pas. C’est un échec de gestion qui frappe directement les familles paysannes.
La presse doit faire entendre leur voix », ont conclu Koné Moussa et Kanga
Koffi.
Au-delà de la contestation, cette crise pose une
question centrale : celle de la gouvernance d’un secteur vital pour l’économie
ivoirienne. Lorsque la première richesse agricole du pays ne parvient plus à
circuler, ce sont bien plus que des chiffres qui vacillent. C’est l’équilibre
économique et social du monde rural qui se trouve menacé.
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