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  • 12/12/2025

Fiscalité locale : Les Pôles Économiques Régionaux au cœur des réformes pour doper la compétitivité territoriale

Durant trois jours, du 9 au 11 décembre 2025, l’hôtel Président de Yamoussoukro a accueilli un atelier stratégique organisé par le Comité de Concertation État–Secteur Privé (CCESP). L’objectif était de repenser les fondements de la fiscalité locale afin de renforcer l’attractivité économique des Pôles Économiques Régionaux (PER) – un levier clé dans l’ambition de transformation structurelle portée par la Côte d’Ivoire.

 

Réunis dans le cadre du Programme d’Amélioration du Climat des Affaires (PACA-CI), les représentants de l’État, du secteur privé et des collectivités ont confronté leurs analyses autour d’une question centrale : quelle fiscalité locale pour stimuler l’investissement, renforcer les collectivités et créer des territoires véritablement compétitifs ?

 

Un cadre fiscal décisif pour l’essor des territoires

 

En ouvrant les travaux, M. Soumahoro Deli, Conseiller technique au ministère des Finances et du Budget, a rappelé un principe essentiel : la transformation économique ivoirienne ne peut réussir sans l’émergence de pôles secondaires capables d’attirer davantage d’entreprises et d’emplois.

 

Avec près de 90% des recettes fiscales, plus de 80% des emplois formels et les deux tiers des investissements nationaux, le secteur privé demeure le pilier de la croissance. D’où la volonté du gouvernement d’offrir aux acteurs économiques un cadre fiscal plus lisible, plus simple et plus compétitif.

 

Malgré un contexte international tendu, les prévisions restent optimistes : une croissance de 6,7% attendue en 2026, contre 6,5% en 2025.

 

Représentant le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-CI), M. Touré Sanissy a rappelé le rôle structurant du dialogue public-privé dans la consolidation des PER. Selon lui, la compétitivité des entreprises reste indissociable d’une fiscalité incitative : « L’État doit créer les conditions d’une fiscalité plus favorable à l’investissement et à la création de richesses », a-t-il insisté.

 

Pour la CCI-CI, les réformes à venir doivent mieux prendre en compte les réalités des entreprises installées dans les régions.

 

Des recommandations pour une fiscalité de développement

 

A la clôture, Mme Mariam Fadiga Fofana, Secrétaire exécutive du CCESP, a salué la qualité des contributions avant d’annoncer la mise en place d’une feuille de route opérationnelle, destinée à orienter les réformes à court et moyen terme. Cette feuille de route précise les actions à mener, les institutions responsables et un mécanisme de suivi-évaluation afin de mesurer les progrès.

 

Les débats ont été structurés autour de cinq sessions thématiques. La première a porté sur la mobilisation des ressources propres des collectivités, tandis que la deuxième a exploré le cadre juridique et budgétaire de la fiscalité locale. La troisième session a été consacrée aux préoccupations du secteur privé dans les Pôles Économiques Régionaux de Bouaké, San-Pedro et Korhogo. La quatrième a mis en lumière les potentialités offertes par le foncier urbain et forestier. Enfin, la cinquième session s’est penchée sur les attentes exprimées par le secteur public.

 

L’atelier s’inscrit dans la Stratégie Nationale de Mobilisation des Recettes 2024-2028 (SRMT) et contribue à la mise en œuvre du PACA-CI, soutenu par la Banque Africaine de Développement.

 

Vers des territoires plus attractifs

 

En définitive, les discussions de Yamoussoukro marquent une étape importante dans la construction de collectivités plus autonomes et de territoires plus compétitifs.

 

Derrière ces échanges techniques se dessine un enjeu stratégique : faire des Pôles Économiques Régionaux des moteurs de croissance, capables de dynamiser l’investissement et de mieux répartir l’activité économique sur l’ensemble du territoire.

 

Avec près de 80 participants issus de l’administration, des collectivités, du secteur privé et des organisations professionnelles, l’atelier a confirmé la volonté collective d’avancer vers une fiscalité locale modernisée, plus inclusive et tournée vers le développement.