Sahel : L’AES et ses partenaires lancent des projets stratégiques pour leurs ressources

À Niamey, le 10 décembre 2025, les ministres de l’énergie et des mines de l’Alliance des États du Sahel (AES), accompagnés de leurs homologues du Togo et du Tchad, ont validé une série de projets stratégiques dans les secteurs de l’énergie, du pétrole et des minerais. La réunion, présidée par le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine, s’inscrit dans la feuille de route de l’AES visant à renforcer la souveraineté régionale sur ses ressources naturelles.

« Nous voulons promouvoir une exploitation responsable de nos ressources, au bénéfice direct des populations », a déclaré M. Zeine, mettant en avant l’engagement du Niger à transformer ses richesses en leviers de développement durable.

Pour sa part, le ministre malien de l’Énergie, Boubacar Diane, a souligné que l’objectif principal était de garantir la souveraineté énergétique et minérale du Sahel. « Il est essentiel de reprendre le contrôle de nos ressources et de créer de la valeur ajoutée sur place plutôt que d’exporter brut », a-t-il insisté.

Parmi les initiatives prévues figurent la mise en place d’infrastructures énergétiques interconnectées, le développement des énergies renouvelables et la transformation locale des minerais. Ces actions visent à réduire la dépendance aux importations, stimuler l’industrie régionale et générer des emplois pour les jeunes.

La participation du Togo et du Tchad illustre la volonté d’élargir les partenariats au-delà des pays fondateurs de l’AES, dans un objectif de coopération pragmatique et de renforcement de la compétitivité économique régionale.

Pour les pays sahéliens, ces projets représentent un double enjeu : sécuriser l’accès aux ressources et préparer une industrialisation locale capable de générer de la valeur ajoutée et des emplois durables. Les experts considèrent cette dynamique comme un signal fort : le Sahel ne se contente plus de fournir des matières premières aux marchés étrangers, il aspire à devenir acteur de sa propre transformation économique.

Les défis restent néanmoins importants, notamment en matière de financement, d’infrastructures et de sécurité. Mais l’AES et ses partenaires semblent déterminés à franchir cette étape clé vers l’autonomie énergétique et minière de la région.