Sierra Leone : Banquiers et fintech unissent leurs forces pour l’épargne mobile

À Freetown, le jeudi 5 novembre 2025, un partenariat stratégique a été dévoilé entre Ecobank Sierra Leone et MiKashBoks, une fintech locale.

L’objectif ? Étendre l’accès aux services financiers aux populations non bancarisées et renforcer l’inclusion économique dans un pays où l’économie informelle reste dominante.

Une alliance centrée sur la technologie et la confiance

MiKashBoks, plateforme mobile‑first « pour connecter l’économie informelle à la finance formelle », selon son propre descriptif.
De son côté, Ecobank Sierra Leone, filiale d’un groupe bancaire panafricain, apporte l’infrastructure, la crédibilité et la régulation.
En combinant fintech et banque, l’initiative joue sur deux leviers : l’accessibilité digitale + la sécurité bancaire.

Ce que propose concrètement le dispositif

• Les utilisateurs de MiKashBoks peuvent désormais ouvrir via l’application ou un code USSD un plan d’épargne « Interest Plus », avec un taux annoncé d’environ 6% par an.
• Les dépôts réalisés via mobile‑money seront conservés dans un compte maître chez Ecobank, garantissant ainsi un ancrage bancaire.
• Le lancement officiel a eu lieu au siège d’Ecobank à Charlotte Street, Freetown.

Pourquoi c’est une initiative à suivre

Dans un pays comme la Sierra Leone, l’économie informelle représente une large part de l’activité. Beaucoup n’ont pas accès aux services bancaires classiques. MiKashBoks et Ecobank visent à combler ce vide.
De plus, ce modèle banque‑fintech peut servir d’exemple pour d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, voire d’Afrique francophone, en adaptant les services à la réalité locale.

Les défis ne manquent pas

• Même avec une application mobile, l’adoption par des populations peu habituées au digital reste un défi : accessibilité, formation, confiance.
• Le taux de 6% est attractif, mais les conditions (montant minimum, durée, frais) n’ont pas encore été toutes dévoilées.
• Sécurité, conformité et protection des données seront essentielles pour que l’initiative n’éclipse pas ses promesses.
• Il faudra des indicateurs clairs pour mesurer l’impact réel : nombre de nouveaux comptes, progression du taux d’inclusion, effets sur les revenus des ménages.

Vers l’avenir : un modèle extensible

Si cette collaboration réussit, elle pourrait inspirer des déclinaisons dans d’autres marchés : agriculture, artisans, micro‑entrepreneurs. En particulier dans les contextes francophones où l’inclusion financière reste un enjeu majeur.
On pourrait imaginer une adaptation en Côte d’Ivoire, par exemple, en s’appuyant sur les structures locales, les fintech nationales et les banques établies.

En résumé : ce partenariat entre Ecobank Sierra Leone et MiKashBoks ouvre une voie intéressante. Pas seulement pour rendre l’épargne accessible ; mais pour donner aux populations traditionnelles non bancarisées les outils d’une croissance financière intelligente. Le succès dépendra maintenant de la qualité de l’exécution et de l’adoption sur le terrain.