L’agence de notation Fitch Ratings a attribué, le 8 novembre dernier, la note AA- (haute qualité) au Fonds africain de garantie (AGF). Une première pour l’institution, qui devrait rassurer les investisseurs et faciliter sa levée de fonds en cours.
Le Fonds panafricain de garantie dédié aux PME a été l’objet des analyses de l’agence de notation Fitch Ratings, qui en a assuré la haute qualité le 8 novembre dernier. Il s’agissait de la toute première évaluation du Fonds panafricain par une agence de notation financière internationale. Une bonne nouvelle, mais pas vraiment une surprise pour son directeur général, l’Ivoirien Félix Adahi Bikpo. « Depuis le début effectif de nos activités, en 2012, nous avons travaillé en ce sens et nous nous sommes entourés des personnes qu’il faut. Nous nous attendions donc à une note honorable », confie ce dernier.
« On était approché depuis deux ou trois ans par les agences, mais c’était encore trop tôt », confie le patron de cette structure qui emploie aujourd’hui une cinquantaine de personnes. Une autre étude, de Moody’s cette fois, devrait être menée courant 2018.
De nouveaux investisseurs pour un apport de 420 millions de dollars
Pour son directeur exécutif, en donnant à l’AGF une meilleure crédibilité, la note Fitch va permettre de rassurer les banques partenaires. Entraînant de ce fait une meilleure garantie pour les PME, et faciliter la levée de fonds actuellement en cours.
« Cela va apporter une assurance supplémentaire aux acteurs avec lesquels nous sommes en discussion, et qui devraient nous apporter 420 millions de dollars [360 millions d’euros] dans les prochains mois », explique Félix Adahi Bikpo, sans dévoiler le nom des futurs partenaires.
Une première étape de cette levée aura lieu en mars 2018, pour un montant de 120 millions de dollars. Pour rappel, la dernière augmentation du capital date d’avril 2016, avec l’arrivée de l’agence multilatérale nord-européenne, le Nordic Development Fund. Elle suivait ainsi l’arrivée de l’Agence française de développement, concomitante à la reprise du Fonds Gari, en décembre 2015.
Bientôt un fonds régional en Afrique australe
Près de deux ans après avoir repris ce Fonds, l’institution est en train de renforcer son ancrage dans les différentes régions du continent. Désormais toutes les activités ouest-africaines de l’AGF passent par ce fonds.
« Dans un métier de risques, il faut de la proximité. D’ici 2025, nous devons avoir repris ou créé des fonds de garantie en Afrique australe, en Afrique du Nord, en Afrique de l’Est et en Afrique centrale », assure le patron du Fonds panafricain. Ainsi la première étape, concernant l’Afrique australe, devrait se concrétiser dans le courant de 2018.
Cet objectif est-il tenable ? En tout cas, le Fonds a tenu celui qu’il s’était fixé quant au nombre de PME appuyées, à savoir 10 000 en cinq ans. À ce jour, selon Félix Adahi Bikpo, 15 000 à 20 000 entreprises ont été épaulées par l’AGF. Quant à l’objectif de générer, dans le même temps, 2 milliards de dollars de nouveaux prêts, « il est atteint à 75 % », indique le directeur général du Fonds.
Avec Jeune Afrique