Indice mondial de performance des ports à conteneurs: Résultats mitigés pour les pays africains

0
179

La Banque mondiale et Standard & Poor’s Global Market Intelligence ont passé au crible les ports du monde pour établir la 4ème édition de leur classement annuel des ports les plus compétitifs. Hormis les ports de Tanger Med (Maroc) et de Port-Saïd (en Égypte) qui se sont illustrés en figurant dans le Top 100 mondial, les plateformes portuaires africaines occupent des rangs bas ou moyens dans le nouveau classement des ports les plus performants au monde établi par la Banque.    

Pour cette édition 2023, ce sont 405 établissements portuaires qui figurent dans le rapport « The Container Port performance index (CPPI) 2023 » ; qui a évalué les performances des ports en mesurant le temps d’escale des navires à quai, notamment la durée écoulée entre l’arrivée en rade et le départ du poste d’amarrage après déchargement ou chargement. Un critère élaboré sur la base de plusieurs facteurs dont l’efficacité de la plateforme, la qualité du tirant d’eau, des installations de quai, des liaisons routières et ferroviaires, la compétitivité des services et des procédures des agences publiques pour le dédouanement.

Les ports africains dans le classement

Pour la région Afrique, certains ports ont significativement amélioré leur position alors que d’autres ont dégringolé. Tanger Med conserve sa 4place mondiale, mais Port-Saïd perd 5 places et se retrouve en 16e position après avoir été 10e en 2022. Le port de Djibouti chute de la 26e à la 379e position, alors que Casablanca (Maroc) et Damiette (Égypte) qui occupaient respectivement les rangs de 159e et 173e mondiaux se retrouvent presque dans les dernières marches du podium, notamment aux 332e et 387e places.

Parmi les derniers de la liste figurent aussi les ports de Beira (340e, Mozambique), de Monrovia (344e  Liberia), d’Alger (346e, Algérie), d’Abidjan (353e, Côte d’Ivoire), d’Owendo (357e, Gabon), de Nouakchott (358e  Mauritanie), de Nacala (363e  Mozambique), de Dar es-Salaam (367e, Tanzanie), de Port-Louis (369e, Maurice), de Douala (370e Cameroun), de Tema (376e, Ghana), de Walvis Bay (380e, Namibie), de Dakar (381e, Sénégal), de Matadi (386e, RDC), de Port Soudan (388e, Soudan), de Port Elizabeth (391e, Afrique du Sud), de Pointe-Noire (394e, République du Congo), de Durban (398e, Afrique du Sud), de Cotonou (402e, Bénin), de Ngqura (404e, Afrique du Sud) et de Cape Town (405e, Afrique du Sud).

Le port de Mogadiscio (Somalie) est par ailleurs la grosse surprise en se positionnant au 4rang continental et à la 166e place mondiale. Conakry (197e, Guinée), Freetown (226e, Sierra Leone), Agadir (288e, Maroc), Onne (305e, Nigeria), Lagos (309e, Nigeria) et Lomé (318e, Togo) tiennent des places relativement honorables.   

D’après le rapport, des améliorations significatives ont été apportées dans plusieurs ports, notamment d’Afrique subsaharienne, pour réduire le temps d’escale, mais les avancées observées ont été annihilés par les contre-performances des ports sud-africains, ce qui a aussi en partie impacté l’augmentation de cette performance globale à l’échelle mondiale.      

« Les performances se sont améliorées en Afrique (subsaharienne), avec une amélioration moyenne de 2 heures du temps d’arrivée sur toutes les tailles de navires. Les améliorations et réductions globales des heures moyennes d’arrivée dans les ports africains ont été tirées par Dar Es-Salaam, Monrovia, Douala, Pointe-Noire, Tema, Luanda, Lomé, Lagos, Port Victoria, Dakar et Ngqura »

Au niveau mondial 

Ce sont les ports d’Asie de l’Est et du Sud-Est qui sont en tête, en s’arrogeant 13 des 20 premières places du classement. Le port chinois de Yangshan est le plus performant au monde en 2023, devant Salalah à Oman et Cartagena en Colombie. Le port de Barcelone, première plateforme européenne de la liste, occupe la 36e position, alors que Philadelphie, premier d’Amérique du Nord, est le 55e mondial.   

Il faut souligner que plus de 80% du commerce mondial de marchandises passent désormais par voie maritime, l’efficacité des ports jouant par conséquent un rôle déterminant pour le développement des échanges commerciaux mondiaux. Pour cette édition, plus de 182.000 escales de navires-conteneurs ont été comptabilisées, pour 238,2 millions de mouvements de conteneurs.

Les auteurs ont expliqué dans leur rapport que « les perturbations régionales ont affecté les performances portuaires dans l’ensemble du monde ». Et pour être compétitifs, les principaux ports doivent investir dans la résilience, les nouvelles technologies et les infrastructures vertes pour assurer la stabilité des marchés mondiaux et la durabilité de l’industrie du transport maritime.