Après plus de deux ans passés à jeter les bases d’un système efficace de marchés des capitaux, l’Éthiopie prépare le lancement de son premier marché boursier à part entière, l’Ethiopian Securities Exchange (ESX). Les acteurs du secteur privé du pays, y compris les principales banques et compagnies d’assurance locales, faisant des offres pour acquérir des participations dans la nouvelle bourse.
L’ESX espère lever 625 millions de birr (11 millions de dollars) auprès du secteur privé, y compris des sociétés de services financiers éthiopiennes. Elle a déjà levé 275 millions de birr (4,9 millions $) auprès de quatre entreprises publiques sous l’égide d’Ethiopian Investment Holdings (EIH), le fonds souverain du pays, et de FSD Africa, une opération « d’approfondissement du secteur financier » financée par le gouvernement britannique. Le soutien du secteur privé éthiopien, du gouvernement et des partenaires de développement étrangers (et la forte participation locale qu’il signifie), vise à renforcer l’attrait du nouveau marché boursier pour les investisseurs étrangers.
L’objectif de ses promoteurs est de mettre en avant l’ESX et la possibilité d’exploiter le secteur privé en plein essor du pays, explique Tewodros Sile, directeur associé d’Africa Practice, une société de conseil stratégique axée sur l’Afrique. « Le lancement de l’ESX reste prévu pour la fin de 2024 ou le début de 2025, et la poursuite des tournées de présentation aux investisseurs tout au long de l’année restera essentielle pour renforcer la confiance des investisseurs étrangers. »
Poursuivant, il a ajouté que : « Les tournées de promotion du marché ont ciblé des centres financiers clés, notamment Londres, et sont une reconnaissance du fait que, malgré les opportunités potentielles en Éthiopie, les complexités et les difficultés associées à l’entrée sur le marché nécessitent une approche proactive des investisseurs à l’extérieur du pays ».
Au début de son activité, l’ESX devrait accueillir la cotation d’au moins 50 sociétés. Ce pipeline est largement soutenu par le fonds souverain du pays, EIH, qui prévoit d’offrir des participations minoritaires dans plusieurs entreprises publiques de son portefeuille. EIH détient actuellement des entités majeures telles que Ethiopian Airlines, Commercial Bank of Ethiopia, Ethio Telecom et Ethiopian Electric Utility, entre autres.
La Bourse devrait également lancer des opérations sur les actions, les produits dérivés, les titres de créance et les contrats de change. Le manque d’acteurs clés du secteur financier dans le pays, notamment de courtiers en valeurs mobilières, de conseillers en investissement, de gestionnaires de fonds et de dépositaires, constitue un obstacle important qui pourrait entraver la croissance de la bourse. Cependant, lorsque la nouvelle Bourse sera opérationnelle, la demande pour ces services devrait augmenter, ce qui pourrait stimuler la croissance dans ces domaines essentiels dans les années à venir.
Avec NewAfrican