Burkina Faso : la BAD met en place un projet de 39 millions de dollars pour soutenir la résilience des jeunes et des femmes

0
275

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé l’octroi d’un prêt de 39,2 millions de dollars américains au Burkina Faso afin de contribuer à la mise en œuvre du Projet multisectoriel d’appui au développement des compétences pour la résilience. Le pays fait face depuis une décennie à une crise multiforme marquée par l’insécurité.

Avec respectivement 13,2 millions de dollars et 26 millions de dollars, le Fonds africain de développement, le guichet de prêts à taux concessionnels du Groupe de la BAD et la Facilité d’appui à la transition, un mécanisme du Groupe de la Banque destiné aux États en transition, sont les principaux contributeurs à ce projet pour les jeunes et les femmes dans un contexte de crise sécuritaire.

Au total, le projet devrait créer au moins 20 000 emplois (directs et indirects) et atteindre indirectement 175 000 bénéficiaires.

« Le projet arrive à point nommé, dans un contexte sécuritaire et social difficile marqué par un nombre élevé de personnes déplacées internes et une jeunesse confrontée au chômage et au sous-emploi et donc vulnérable face aux terroristes », a déclaré Daniel Ndoye, chef du bureau pays de la Banque au Burkina Faso. « À travers ce projet, le Groupe de la BAD soutient le Burkina Faso dans ses efforts de réduction de la vulnérabilité des jeunes et des femmes par la création d’emplois décents et l’accès aux services sociaux de base », a-t-il ajouté.

Le projet focalisera sur les formations aux métiers à travers des formations modulaires qualifiantes et des formations ciblées aux métiers et renforcera les compétences entrepreneuriales des bénéficiaires. Au moins, 61 830 personnes affectées par la crise sécuritaire vont pouvoir développer et renforcer leurs compétences grâce à ces formations. En plus des modules sur les droits de l’homme et la consolidation de la paix, toutes les formations intègreront des modules sur les compétences de vie (« Soft Skills » et « réarmement moral »), l’éducation civique, la valorisation et l’adoption de technologies climato-résilientes y compris des solutions basées sur la préservation de la nature.

Il est aussi prévu l’incubation de 800 jeunes formés porteurs de projets d’entreprise, le renforcement de capacités de 35 centres de formation professionnelle (formation des formateurs) et leur équipement. Il est aussi prévu l’équipement de quatre incubateurs, dont l’incubateur de l’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises (AFP-PME) et trois autres incubateurs au sein des centres de formation professionnelle de la zone d’intervention du projet.

Le projet appuiera également l’installation d’au moins 5 000 personnes formées, financera les initiatives de 1 200 jeunes incubés ainsi que 2 000 micros, petites et moyennes entreprises détenues par des femmes. Il appuiera des projets portant sur la construction et l’opérationnalisation de 1 000 poulaillers et 1 000 enclos pour petits ruminants.

Pour l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base, le projet va soutenir le renforcement des capacités des structures en charge de l’éducation, de la formation et de la santé en les dotant d’équipements pédagogiques et de santé, de kits d’accouchement et de première nécessité et en leur accordant des formations, etc. notamment dans les zones à forts défis sécuritaires.

Enfin, le projet financera des équipements pour renforcer le dispositif des cours à distance de l’université de Koudougou (Centre-Ouest) qui accueille actuellement le plus grand nombre d’étudiants déplacés internes. Au total, 1 000 étudiants déplacés internes bénéficieront d’ordinateurs afin de leur permettre de continuer d’avoir accès aux cours en ligne en cas d’inaccessibilité physique des locaux de l’université de Koudougou.

Le projet sera mis en œuvre dans sept régions du pays, à savoir, le Sahel, le Centre-Nord, le Nord, l’Est, la Boucle du Mouhoun, le Sud-Ouest et les Hauts-Bassins. Quatre autres ont été identifiées comme zones de remplacement (Centre, Centre-Est, Centre-Ouest et Plateau central), au cas où le projet serait confronté à des défis liés à l’accessibilité des régions prioritaires.