Corruption en Côte d’Ivoire : un progrès notable, mais le défi reste entier

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Alassane Ouattara, Chef de l'Etat de Côte d'Ivoire
Alassane Ouattara, Chef de l'Etat de Côte d'Ivoire

La Côte d’Ivoire enregistre une avancée significative dans la lutte contre la corruption, atteignant 45/100 sur l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024. Ce score représente un gain de 5 points par rapport à l’année précédente, permettant au pays de se hisser à la 69ᵉ place sur 180 dans le classement mondial de Transparency International.

Si cette progression est encourageante, elle ne signifie pas pour autant que la corruption recule de manière définitive. Les défis structurels persistent, freinant encore la transparence et la gouvernance.

Un combat de longue haleine contre la corruption

En 2012, la Côte d’Ivoire affichait un score préoccupant de 29/100. Depuis, les efforts successifs ont permis une amélioration progressive, bien que parfois irrégulière. Après une stagnation entre 2017 et 2021 autour de 35-36, la dynamique positive a repris, atteignant 40 en 2023, puis 45 en 2024.

Cette tendance s’explique en partie par des réformes visant à renforcer la gouvernance et à limiter les abus. Cependant, Transparency International rappelle que « la faiblesse des mécanismes de lutte contre la corruption compromet également l’action climatique en Afrique subsaharienne », soulignant que le problème reste profondément enraciné.

Des institutions encore trop faibles face au fléau

Malgré ces progrès, le cadre institutionnel ivoirien montre encore des lacunes importantes. L’absence d’une section nationale de Transparency International limite les initiatives locales de contrôle et de sensibilisation. De plus, la corruption continue d’affecter des secteurs stratégiques comme la passation des marchés publics et l’administration.

Sans un renforcement des institutions et une réelle volonté politique, les avancées enregistrées risquent de rester fragiles. La mise en place d’un organe indépendant dédié à la lutte contre la corruption pourrait constituer une étape clé pour pérenniser ces efforts.

L’Afrique subsaharienne toujours à la traîne

Si certains pays du continent, comme le Rwanda et les Seychelles, enregistrent des performances respectables, l’Afrique subsaharienne demeure globalement mal classée en matière de gouvernance et de transparence. Cette faiblesse structurelle fragilise non seulement l’économie des pays concernés, mais aussi leur attractivité pour les investisseurs internationaux.

Un tournant décisif pour la Côte d’Ivoire

L’amélioration du score de la Côte d’Ivoire en 2024 est une avancée notable, mais le combat est loin d’être gagné. Pour maintenir cette dynamique, il est impératif de renforcer l’indépendance de la justice, intensifier les contrôles et promouvoir une culture de transparence dans la gestion des ressources publiques.

Si ces mesures sont appliquées avec rigueur, le pays pourrait bientôt rejoindre les nations africaines les mieux classées. Mais sans un engagement politique plus fort, ces progrès risquent de n’être qu’un feu de paille.

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