Le Ghana, comme de nombreux autres pays, traverse une période économique particulièrement difficile, marquée par une inflation élevée, un taux de chômage croissant et des difficultés financières qui affectent de nombreux foyers. Face à cette situation, le gouvernement ghanéen a pris des mesures pour soutenir ses citoyens. Le Comité Tripartite National (NTC), lors d’une réunion à Accra le 20 février 2025, a annoncé une augmentation de 10% du Salaire Minimum Journalier National (NDMW), portant ainsi le salaire minimum de 18,15 à 19,97 GH₵ (cédis ghanéens) à partir du 1er mars 2025.
Cette décision intervient dans un contexte économique où les prix des biens et services ont considérablement augmenté, ce qui a mis une pression accrue sur le pouvoir d’achat des travailleurs. Le Ghana, dont l’économie dépend largement des exportations de produits comme l’or, le cacao et l’huile de palme, a vu ses finances publiques affectées par des défis économiques mondiaux et des conditions climatiques défavorables pour l’agriculture. À cela s’ajoute une inflation persistante, qui, en 2024, a frôlé les 40%, impactant négativement la capacité des ménages à subvenir à leurs besoins de base.
Le NTC, composé de représentants du gouvernement, des employeurs et des syndicats, a justifié cette augmentation par le besoin d’aider les travailleurs face à la hausse du coût de la vie, tout en maintenant l’équilibre avec la compétitivité des entreprises. « Nous voulons aider les travailleurs, tout en nous assurant que les entreprises continuent de fonctionner », a souligné le comité lors de la réunion. Ce geste vise à améliorer le pouvoir d’achat des salariés, tout en évitant de compromettre la stabilité des entreprises locales.
Parallèlement, le NTC a recommandé que ce salaire minimum soit exonéré d’impôts, dans le but de maximiser l’impact de cette augmentation pour les travailleurs. Toutefois, la mise en œuvre de cette mesure pourrait poser des défis, notamment pour les petites entreprises qui pourraient avoir des difficultés à absorber cette hausse salariale dans un climat économique incertain.
Les employeurs seront tenus de respecter cette nouvelle norme salariale à partir du 1er mars 2025, sous peine de sanctions conformément à la législation du pays. Cependant, certaines inquiétudes demeurent quant à la capacité de certaines entreprises à s’adapter à cette augmentation dans un environnement économique tendu.
En parallèle de cette mesure, le gouvernement ghanéen a également annoncé une hausse de 10% des salaires des fonctionnaires sous la Single Spine Salary Structure (SSSS). Ce système a été créé en 2010 pour uniformiser les salaires des travailleurs du secteur public et éviter les disparités salariales qui existaient entre les différents ministères. Grâce à ce système, les fonctionnaires reçoivent désormais un salaire de base unique, en fonction de leur expérience et de leur qualification, ce qui permet de garantir une plus grande équité dans le secteur public. Cette augmentation est effective depuis le 1er janvier 2025.
Ces ajustements visent à offrir un soutien financier aux travailleurs, notamment dans un contexte économique où la plupart des ménages ont vu leur pouvoir d’achat se réduire au fil des mois. Toutefois, la question reste de savoir si cette augmentation sera suffisante pour compenser les effets de l’inflation, qui continue d’affecter les prix des biens de consommation et les services de base.
Ces décisions s’inscrivent dans une volonté d’équilibrer l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et la préservation de la compétitivité des entreprises. Le gouvernement semble vouloir jouer sur deux fronts : soutenir la consommation intérieure tout en maintenant la stabilité économique du pays.