CEMAC : l’économie vacille, 2025 en sursis

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Siège de la Cemac à Bangui, le 25 novembre 2017
Siège de la Cemac à Bangui, le 25 novembre 2017

La CEMAC joue sa survie économique. Le 24 février 2025, le Fonds monétaire international (FMI) a conclu ses entretiens annuels avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. L’économie ralentit, plombée par une chute de la production pétrolière. En 2023, le PIB n’a crû que de 2,5%. En 2024, il repasse à 3,2%, sans éclat. Mais les réserves de change s’épuisent, et l’inflation, à 4,3% en septembre dernier, dépasse les salaires.

Les chiffres révèlent une fragilité alarmante. La baisse des prix du pétrole et des budgets mal maîtrisés ont sapé la position extérieure de la région. Lors d’un sommet extraordinaire en décembre 2024, les chefs d’État ont promis des réformes. Pourtant, l’objectif des avoirs extérieurs nets – 4,5 milliards d’euros (2 951,8 milliards FCFA) pour juin 2024 – a été manqué, plafonnant à 4,43 milliards (2 905,8 milliards FCFA). Cet écart de 70 millions fragilise les défenses face aux chocs. Pour 2025, le FMI table sur une croissance molle à 2,8%, avec une inflation retombant à 3,1%.

Pour contrer cela, les dirigeants s’activent. La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) maintient son taux à 5% et injecte des liquidités pour soutenir des banques chancelantes. Des réformes visent à réduire la dépendance au pétrole. « Il sera essentiel de rééquilibrer les finances publiques et d’accélérer les réformes structurelles pour promouvoir la résilience », insiste le FMI. Autrement dit, sans discipline budgétaire, la CEMAC stagnera.

Les obstacles s’amoncèlent. Retards dans les ajustements, tensions politiques avant les élections de 2025 et chutes des prix du pétrole menacent. Les sécheresses, elles, fragilisent les récoltes, un autre pilier instable. À moyen terme, une croissance de 3,6% d’ici 2029 est envisageable, portée par le secteur non pétrolier. Mais cela exige un effort collectif.

Le FMI presse : assainir les finances, renforcer la gouvernance, protéger les plus pauvres. L’heure est aux choix décisifs pour la CEMAC. Sans action rapide, elle risque de rater son rebond.

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