Le Fonds monétaire international (FMI) a validé, le 26 février, la première revue des accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) avec Madagascar. Cette décision ouvre la voie à un décaissement immédiat de 101 millions de dollars. Mais l’institution insiste sur la nécessité d’accélérer les réformes pour garantir la stabilité économique du pays.
Si les performances économiques de Madagascar sont jugées « acceptables mais inégales », le FMI estime que des ajustements sont indispensables. L’un des leviers prioritaires est la mise en œuvre d’un mécanisme automatique d’ajustement des prix des carburants. Cette réforme vise à contenir les risques budgétaires tout en libérant des ressources pour les investissements publics et les dépenses sociales. Autre dossier crucial : le redressement financier de la JIRAMA, la compagnie nationale d’électricité et d’eau, dont la situation fragile constitue un frein à la croissance.
Le FMI appelle également à une mobilisation accrue des recettes fiscales et à une meilleure gestion des finances publiques. Pour améliorer la transparence, Madagascar devra appliquer sa nouvelle stratégie de lutte contre la corruption sur la période 2025-2030. « Il est indispensable de renforcer les processus de gestion des finances et des investissements publics pour améliorer l’exécution des budgets et leur traçabilité« , a souligné Nigel Clarke, directeur général adjoint du FMI.
Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Madagascar (BFM) devra rester vigilante. En cas de pressions inflationnistes persistantes, elle pourrait être amenée à relever ses taux directeurs pour stabiliser les prix. Par ailleurs, le FMI met en avant la nécessité d’accroître la résilience du pays face aux chocs climatiques. Le récent décret sur l’évaluation des impacts environnementaux et sociaux doit permettre une meilleure sélection des projets d’investissement, notamment dans les infrastructures.
Si cette nouvelle aide du FMI offre un répit financier à Madagascar, elle s’accompagne d’exigences claires. La mise en œuvre rapide des réformes sera essentielle pour assurer une croissance durable et réduire la vulnérabilité économique du pays.