L’Algérie tend une main énergétique au Niger. Mercredi 26 février 2025, à Niamey, Sonelgaz, le géant algérien de l’électricité, a signé un accord avec la Société nigérienne d’électricité (Nigelec), son homologue nigérien. Au cœur de ce partenariat : la construction gratuite d’une centrale électrique de 40 mégawatts (MW) pour le Niger. Un geste fort, décidé par le président algérien, qui vise à soutenir un voisin confronté à des défis énergétiques.
Ce projet dépasse la simple aide technique. Il s’inscrit dans une volonté de renforcer les liens entre les deux pays. En août 2024, une rencontre au sommet entre le président algérien et le Premier ministre nigérien avait déjà posé les bases de ce rapprochement. Aujourd’hui, l’énergie devient le moteur de cette coopération. Mourad Ajal, PDG de Sonelgaz, a déclaré : « Le Président de la République a décidé d’accorder au Niger un cadeau représenté par l’achèvement d’une centrale de 40 mégawatts, afin de l’aider à surmonter les difficultés auxquelles il est confronté. »
Le Niger, vaste pays sahélien, peine à répondre à la demande croissante d’électricité de ses 26 millions d’habitants. Avec une capacité installée limitée et des infrastructures vieillissantes, les coupures sont fréquentes. Cette centrale de 40 MW, bien que modeste, pourrait alimenter des dizaines de milliers de foyers. C’est un coup de pouce immédiat, mais aussi un symbole d’une solidarité régionale.
L’accord ne s’arrête pas là. Sonelgaz accompagnera Nigelec dans le développement de son réseau de distribution et de transport d’électricité. Des formations, en présentiel ou à distance, sont aussi prévues. Objectif : moderniser le secteur énergétique nigérien, notamment via les énergies renouvelables. L’Algérie, riche de son expertise, veut partager son savoir-faire.
Ce partenariat illustre une ambition plus large. Les deux nations cherchent à consolider leur poids économique en Afrique de l’Ouest. Pour l’Algérie, c’est une opportunité de rayonner au-delà de ses frontières. Pour le Niger, c’est une bouffée d’oxygène et un pas vers l’autonomie énergétique. Lors d’une réception à Niamey, le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a salué « un pas tangible » et décoré la délégation algérienne, signe d’une gratitude officielle.
Ce projet pourrait inspirer d’autres collaborations. L’énergie, souvent perçue comme une ressource technique, devient ici un levier diplomatique. Entre Alger et Niamey, l’électricité allume bien plus que des ampoules : elle éclaire une relation fraternelle en pleine renaissance.
