La Banque africaine de développement (BAD) investit 44,9 millions de dollars dans une route stratégique au Tchad. L’accord, signé le 19 février 2025 à N’Djamena, finance le bitumage de 49,5 km entre Kyabé et Mayo, assorti d’un pont de 55 mètres. Objectif : ouvrir les régions isolées du sud et de l’est.
Le Moyen-Chari, poumon agricole du pays, est au cœur du projet. « Cette région, principal bassin agricole et d’élevage, riche en poisson, approvisionne le sud et l’étranger », déclare Tahir Hamid Nguilin, ministre des Finances et gouverneur de la BAD pour le Tchad. Désormais, céréales, bétail et poissons circuleront plus vite vers N’Djamena, Sarh ou le Soudan voisin.
Cette route, praticable en toute saison, promet d’alléger les coûts de transport, aujourd’hui prohibitifs. L’accès aux écoles et hôpitaux s’améliorera, au profit des femmes et des jeunes, souvent coupés du monde. « C’est une étape stratégique pour connecter le pays », affirme Claude N’Kodia, représentant par intérim de la BAD au Tchad.
Le projet ouvre aussi la voie à une extension : un tronçon de 205 km jusqu’à Am Timan, financé à hauteur de 275,5 millions de dollars par la Banque islamique de développement. En reliant N’Djamena à Abéché, cet axe pourrait transformer l’économie tchadienne et briser son enclavement.