Le ministre béninois de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, a procédé au lancement officiel du projet pilote d’assurance agricole à indice de rendement visant à couvrir 100 000 agriculteurs. Ce mécanisme va permettre de protéger les agriculteurs contre les pertes de production dues aux aléas climatiques.
« Grâce à cette initiative, nous protégeons les agricultures des chocs climatiques tout en leur facilitant l’accès aux financements. Cela leur donne les moyens d’investir dans des pratiques agricoles innovantes et d’accroître leur productivité », a déclaré le ministre lors du lancement tenu le 04 mars 2025 à Cotonou.
Ce projet vise à renforcer la résilience climatique et la stabilité financière des petites exploitations agricoles. À la fin de l’année 2025, il fournira une couverture aux producteurs de riz, de coton et aux éleveurs de bétail installés dans tous les pôles de développement agricole du pays.
Résultant d’un partenariat public-privé, ce projet a reçu l’appui de la Coopération Suisse et de la Coopération Luxembourgeoise qui subventionnent à 80% les primes d’assurance avec un coût total de 2,37 milliards FCFA. Il est également porté par des partenaires techniques et financiers, notamment NSIA Assurances Bénin et le Cabinet International Pula Advisors.
Il faut noter qu’en 2024, le projet a permis de couvrir 11.000 riziculteurs, leur offrant une protection financière contre les pertes dues au climat.
Contrairement aux assurances traditionnelles qui indemnisent sur la base des pertes réelles subies par un exploitant après une évaluation de terrain, ce type d’assurance repose sur des indicateurs objectifs et mesurables, appelés indices, pour mesurer la production agricole dans une région.
Fonctionnement d’une assurance agricole à indice de rendement
L’indice est basé sur des données agricoles et des mesures de rendement moyen estimées à partir d’outils technologiques (télédétection par satellite, capteurs météorologiques, modélisation agricole) sur une zone donnée. Si le rendement d’une culture dans une région tombe en dessous d’un seuil prédéfini à cause de conditions climatiques défavorables (sécheresses, inondations…), tous les agriculteurs assurés dans cette zone reçoivent une compensation, sans qu’il soit nécessaire d’évaluer chaque exploitation individuellement.
Les avantages de cette initiative pour les bénéficiaires sont notamment la rapidité des indemnisations ; les paiements qui sont effectués rapidement après la constatation d’une perte, sans de longues enquêtes sur le terrain et le coût réduit de l’opération. Il y a moins d’intermédiaires et de démarches administratives, ce qui rend l’assurance plus abordable. Cela favorise aussi l’accès facile au crédit. En effet, les banques sont plus enclines à financer les agriculteurs, car leurs investissements sont mieux protégés contre les aléas climatiques.
