Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé le 12 mars 2025, la sixième et dernière revue de l’accord de la République du Congo au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), permettant ainsi le décaissement immédiat de 43 millions de dollars.
Ce financement du FMI continuera d’aider les autorités à mettre en œuvre leurs politiques de développement, à maintenir la stabilité macroéconomique et à soutenir la reprise économique dans un contexte de durcissement des conditions financières.
Il faut noter que la reprise économique s’est poursuivie à un rythme modéré dans un contexte intérieur et extérieur difficile, tandis que les pressions inflationnistes se sont atténuées. Les résultats du programme ont été mitigés lors de la sixième revue, la mise en œuvre des réformes structurelles connaissant des retards persistants.
Dans ce contexte, des efforts renouvelés sont nécessaires pour maintenir la dynamique des réformes structurelles. Une meilleure gestion des finances publiques, soutenue par la mise en œuvre intégrale du Système d’information sur la gestion des finances publiques (SIGFIP), facilitera des dépenses de développement plus importantes, plus efficaces et de meilleure qualité. Des réformes de gouvernance plus vastes, englobant la lutte contre la corruption et la transparence, seront également essentielles pour améliorer l’environnement des affaires.
La reprise économique du Congo se poursuit à un rythme modéré. La croissance devrait s’accélérer au cours des deux prochaines années, s’approchant ensuite d’une fourchette de 3,4 à 3,8 %, tandis que la baisse de l’inflation ramènera progressivement le pays à l’objectif régional de 3 %. L’excédent courant du pays devrait continuer de diminuer, avant de se transformer en déficit, reflétant en partie la baisse prévue des prix du pétrole et la croissance des importations, parallèlement à la diversification économique.
L’accélération de la mise en œuvre des politiques et des réformes au-delà de la conclusion de cet accord FEC contribuera à réduire davantage les fragilités et à placer la République du Congo sur la voie d’une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive. Elle contribuera également aux efforts régionaux visant à préserver la stabilité extérieure de l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Selon Nigel Clarke, directeur général adjoint et président par intérim du FMI, les autorités sont encouragées à poursuivre leurs efforts d’assainissement budgétaire. Une discipline budgétaire rigoureuse, un élargissement de l’assiette fiscale et une réduction des dépenses fiscales devraient progressivement créer la marge de manœuvre budgétaire nécessaire à l’augmentation des dépenses sociales et de développement. Des progrès dans la réforme des subventions énergétiques et un renforcement ciblé de l’aide sociale sont également essentiels.
« Une gestion renforcée de la dette et des liquidités est primordiale pour garantir la viabilité de la dette, éviter les retards dans le service de la dette et améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Il demeure essentiel de renforcer la coordination des agences gouvernementales sur les questions liées à la gestion de la dette et d’accroître la transparence sur la dette publique« , a-t-il soutenu.
Il a aussi ajouté que le renforcement de l’inclusion financière, l’intensification des réformes des entreprises publiques et l’adaptation aux risques liés au changement climatique favoriseront, à moyen terme, une croissance inclusive et résiliente.
La mise en œuvre de réformes revigorées visant à améliorer la gestion des finances publiques et de la dette, la gouvernance et la transparence sera essentielle pour créer l’espace budgétaire nécessaire aux dépenses de développement et pour parvenir à une croissance plus élevée, plus résiliente et plus inclusive.
Pour rappel, l’accord de la République du Congo au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), a été approuvé le 21 janvier 2022. L’ achèvement de cette sixième et dernière revue porte le total des décaissements au titre de l’accord FEC à 430 millions de dollars et 200 % de la quote-part, concluant ainsi ledit accord.