Nigéria : l’inflation ralentit pour la deuxième fois en deux mois, mais les prix restent élevés

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Nigeria : l’inflation ralentit pour la deuxième fois en deux mois, mais les prix restent élevés
Nigeria : l’inflation ralentit pour la deuxième fois en deux mois, mais les prix restent élevés

Le Nigéria commence à voir le bout du tunnel inflationniste. Selon le dernier rapport du Bureau National des Statistiques (NBS), l’inflation a ralenti à 23,18% en février 2025, contre 24,48% en janvier. Une baisse notable par rapport aux 31,70% enregistrés en février 2024.

Cette tendance à la baisse marque une pause après plusieurs mois de flambée des prix, mais elle ne signifie pas pour autant un retour à la stabilité.

Un changement méthodologique derrière la baisse

Le recul de l’inflation s’explique en partie par une révision du calcul de l’indice des prix à la consommation (CPI). Le Nigéria utilise désormais janvier 2024 comme nouvelle année de base, au lieu de novembre 2009. Ce changement a mécaniquement réduit les taux d’inflation affichés, sans pour autant signifier une réelle amélioration du pouvoir d’achat des Nigérians.

Le rapport du NBS précise d’ailleurs : « La baisse significative de l’inflation alimentaire est techniquement due au changement de l’année de base. » Une précision importante, qui nuance la lecture des chiffres.

Une inflation alimentaire toujours préoccupante

L’inflation sur les produits alimentaires a chuté à 23,51% en février 2025, bien en dessous des 37,92% de février 2024. Pourtant, cette amélioration cache une réalité plus nuancée. Sur une base mensuelle, les prix des denrées de base continuent d’augmenter (+1,67% par rapport à janvier).

Certains produits comme le yam, le maïs, le manioc et le soja ont vu leurs prix baisser, mais les ménages nigérians restent sous pression. L’alimentation représente toujours la plus grande part de l’inflation globale (9,28%), devant les services de restauration (2,99%) et les coûts de transport (2,47%).

Des disparités marquées selon les régions

L’inflation n’affecte pas tous les États de la même manière. Les hausses de prix les plus importantes sont observées à Edo (33,59%), Enugu (30,72%) et Sokoto (30,19%), alors que Kaduna (15,45%), Akwa Ibom (15,53%) et Plateau (15,74%) sont les moins touchés.

Cette inégalité s’explique par les différences dans la consommation locale et l’accès aux produits alimentaires. Dans certaines régions, le coût du transport et l’insécurité perturbent les chaînes d’approvisionnement, exacerbant la pression sur les prix.

Vers une véritable accalmie ?

Si la baisse du taux d’inflation est une bonne nouvelle, elle ne signifie pas pour autant une baisse des prix. Au contraire, les Nigérians continuent de faire face à un coût de la vie élevé, avec une inflation mensuelle encore dynamique (+2,04% en février).

De plus, l’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) reste élevée, à 23,01%, témoignant de tensions persistantes sur les autres biens et services.

Le gouvernement et la Banque Centrale devront maintenir une politique monétaire stricte et améliorer la production locale pour éviter une nouvelle flambée des prix. Pour l’instant, l’inflation ralentit, mais la pression sur les ménages nigérians demeure forte.

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