Le Cameroun fait un grand pas vers une économie plus solide et inclusive. Récemment, la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, a annoncé plusieurs initiatives pour soutenir les entreprises locales et améliorer la sécurité alimentaire.
L’une des premières initiatives majeures est un partenariat avec First African Company SA (FAC), un leader camerounais dans les produits laitiers et les jus de fruits. Grâce à un financement de 2 millions d’euros, dont une partie provient d’un prêt concessionnel de la Facilité canadienne pour des systèmes alimentaires résilients, FAC va accroître sa production. L’objectif est de rendre ses produits plus accessibles, surtout dans les zones rurales. Ce projet pourrait créer plus de 1 000 emplois et renforcer la chaîne d’approvisionnement nationale.
Martin Ngouchet, le fondateur de FAC, se réjouit de ce partenariat. « C’est un tournant pour FAC. Nous pourrons offrir des produits nutritifs et accessibles à un plus grand nombre de Camerounais, tout en répondant à un défi majeur : la nutrition », a-t-il déclaré. Ce soutien va au-delà de l’aspect économique, car il répond à un besoin urgent dans les communautés locales.
À Yaoundé, l’IFC a signé deux autres accords stratégiques. Le premier avec Afriland First Bank, pour un prêt de 60 millions de dollars (équivalent en euros), qui facilitera l’accès au financement pour des milliers de petites et moyennes entreprises (PME). Ce prêt inclut un soutien particulier pour les femmes entrepreneures, via le Fonds d’opportunités pour les femmes.
Célestin Guela Simo, PDG de la banque, a souligné l’importance de ce soutien : « Les PME sont le pilier de notre économie. En les aidant à réussir, nous construisons un avenir plus fort et plus diversifié pour le Cameroun. » Ce financement sera un véritable moteur pour les entrepreneurs locaux, en particulier ceux qui ont du mal à accéder à des ressources financières.
L’IFC, en partenariat avec l’Agence de Promotion des Petites et Moyennes Entreprises (APME), lance également un programme de formation destiné à 500 MPME. Ces formations, axées sur la gestion financière et la stratégie d’entreprise, visent à doter les entrepreneurs des compétences nécessaires pour prospérer dans un environnement compétitif.
Jean Marie Louis Bagdad, directeur général de l’APME, explique : « Investir dans l’éducation financière et les compétences en gestion, c’est poser les bases d’une économie camerounaise plus dynamique. » Ce programme de formation offre des outils essentiels pour aider les entreprises à se structurer et à croître.
Ces initiatives s’inscrivent dans la Stratégie nationale de développement du Cameroun, qui cherche à réduire la dépendance aux importations tout en renforçant des secteurs clés, notamment l’agroalimentaire. En 2024, l’IFC affiche un portefeuille de 238 millions de dollars pour soutenir le secteur privé et favoriser la création d’emplois durables.
Ces partenariats ne se limitent pas aux aspects financiers. Ils offrent aussi des conseils sur les bonnes pratiques environnementales, la sécurité alimentaire et la résilience économique. Pour le Cameroun, c’est une chance unique de transformer ses défis en leviers pour une croissance durable et inclusive.
