Droits de douane américain : Le détail dans 51 pays africains

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Le président américain Donald Trump a annoncé, le 2 avril 2025, une nouvelle vague de droits de douane sur les importations en provenance de divers pays. Les nouvelles mesures tarifaires incluent un tarif de base de 10 % sur toutes les importations à compter du 5 avril, et des tarifs plus élevés, dits « réciproques », applicables à certains pays à partir du 9 avril. Au total, 51 pays africains se retrouvent sur cette liste, avec des droits de douane allant de 10 % à 50 %.

Ainsi, le Lesotho devient le pays africain le plus touché avec des droits de douane portés à 50 % sur ses exportations vers les États-Unis. Il est suivi par Madagascar (47 %), Maurice (40 %), le Botswana (37 %), l’Angola (32%), la Libye (31 %), l’Algérie (30 %), l’Afrique du Sud (30 %) et la Tunisie (28 %).

Pour d’autres pays africains, les droits de douane sont compris entre 11 % et 21 %. La Namibie et la Côte d’Ivoire, par exemple, se voient imposer un taux de 21 %, suivies du Zimbabwe (18 %), du Malawi (17%), de la Zambie (17 %), du Mozambique (16 %), du Nigeria (14 %), du Tchad (13 %), de la Guinée équatoriale (13%) ainsi que de la RDC et du Cameroun avec 11 %.

Enfin, la majorité des pays africains concernés par ce décret subissent des droits de douane de 10 %, soit le niveau minimum appliqué par les États-Unis dans cette nouvelle politique tarifaire.

Il s’agit de l’Égypte, du Maroc, du Kenya, de l’Éthiopie, du Ghana, de la Tanzanie, du Sénégal, de l’Ouganda, du Gabon, du Togo, du Liberia, du Bénin, du Congo, de Djibouti, du Rwanda, de la Sierra Leone, de l’Eswatini, du Soudan, du Niger, de la Guinée, du Mali, du Cap-Vert, du Burundi, de la Gambie, de la Centrafrique, de l’Érythrée, du Soudan du Sud, des Comores, de Sao Tomé-et-Principe, de la Guinée-Bissau et de la Mauritanie.

Les produits africains qui seront touchés par les nouveaux droits de douane

Les exportations de pétrole brut de pays comme le Nigeria, le Ghana, le Gabon et l’Angola, ainsi que les produits textiles du Kenya, de Madagascar et du Lesotho seront les plus touchés par les futurs échanges entre les pays africains et les États-Unis.

Pour la Côte d’Ivoire, il s’agirait des exportations de cacao, tandis que pour l’Afrique du Sud, ce sont les exportations de véhicules et de métaux précieux qui seraient touchées.

Selon un rapport du Bureau du Représentant au commerce des États-Unis, les exportations totales de marchandises des pays d’Afrique subsaharienne vers les États-Unis se sont élevées à 29,3 milliards USD en 2023. L’année dernière, en 2024, les pays africains ont exporté pour 39,5 milliards de dollars de marchandises.

Si le pétrole brut (7,3 milliards USD), les métaux précieux (4,7 milliards USD), et les pierres précieuses (2,2 milliards USD) dominent, les véhicules automobiles (1,7 milliard USD) et les vêtements (1,4 milliard USD) occupent également une place non négligeable. Les principaux fournisseurs africains étaient l’Afrique du Sud (14,0 milliards USD), le Nigeria (5,7 milliards USD), le Ghana (1,7 milliard USD), l’Angola (1,2 milliard USD) et la Côte d’Ivoire (948 millions USD).

Du côté des gouvernements africains, des réactions sont attendues dans les prochains jours. Les précédentes hausses de droits de douane sous l’administration Trump avaient déjà suscité des inquiétudes parmi les partenaires commerciaux internationaux. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour savoir comment les acteurs africains s’adapteront à ces nouvelles mesures.

De plus, l’impact de ces droits de douane sur les produits africains actuellement admissibles au régime préférentiel de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) est incertain. Les exportations des pays d’Afrique subsaharienne vers les Etats-Unis sous le régime de l’AGOA ont atteint 8 milliards de dollars en 2024, d’après le Congressional Research Service.

Avec Agence ecofin/BBC news Afrique