Le Togo dispose désormais de sa carte de l’investissement orienté vers les Objectifs de Développement Durable (ODD). L’outil a été présenté à la faveur d’une rencontre de deux jours à Lomé, à l’initiative du gouvernement, à travers le Ministère de l’Industrie et de la Promotion des Investissements (MIPI).
Cette carte, une première pour le pays d’Afrique de l’Ouest, est le fruit d’un partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Elle aura pour vocation d’aiguiller les investisseurs vers des secteurs à fort impact social, environnemental et économique.
Concrètement, dix domaines d’opportunité ont été identifiés par une étude en amont, répartis sur cinq secteurs clés : l’agroalimentaire (production et transformation du soja bio, jus d’ananas, élevage et pisciculture), énergies renouvelables (kits solaires), télécommunications, transformation industrielle (phosphate en engrais) et technologies de l’information.
« On aura beau améliorer l’environnement des affaires, mais si les investisseurs ne disposent pas d’informations fiables sur la taille du marché ou la rentabilité des secteurs, ils ne viendront pas. Cette carte d’investissement permettra justement au Togo de mieux mobiliser les ressources, tant nationales qu ‘internationales, pour atteindre les ODD, créer des emplois et générer des revenus durables », explique Kwami Ossadzifo Wonyra, consultant sur le projet.
Pour Sikpa Atsouvi Yawo, de l’Agence de promotion des investissements et de la Zone franche (API-ZF), représentant la ministre en charge de la promotion des investissements à ces travaux, cette initiative permettra « d’accélérer l’émergence d’entreprises durables et compétitives » à l’échelle nationale.
« Ce travail met en lumière le rôle fondamental de l’entrepreneuriat vert et du secteur privé dans la création de valeur et d’emplois », a déclaré Seynabou Diaw-Ba, Représentante résidente adjointe du PNUD au Togo. Selon elle cette carte vise à identifier les opportunités d’investissement durable, alignées sur les priorités nationales et les ODD, afin d’accompagner le Togo vers une croissance inclusive, résiliente et respectueuse de l’environnement.
« Ces modèles d’affaires envisagés permettront non seulement de garantir un retour sur investissement, mais aussi de contribuer significativement à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable », a-t-elle ajouté.
A en croire le consultant, outre ces dix domaines prioritaires, l’analyse a permis de repérer quatre domaines d’opportunité dits “émergents”, qui nécessitent encore des réformes réglementaires pour devenir pleinement exploitables. Il s’agit de la production de produits pharmaceutiques, la gestion des eaux usées, la gestion des déchets et la distribution de l’eau potable. Pour lui, ces domaines sont complémentaires, mais pour en faire des moteurs d’investissement, il faut encore structurer le cadre réglementaire.
Avant le Togo, 13 autres pays du continent s’étaient également dotés de leur carte d’investissements orientés vers les ODD.