Rwanda : Mise en place d’une taxe touristique de 3% sur l’hébergement dès juillet 2025

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Rwanda : Mise en place d'une taxe touristique de 3% sur l'hébergement dès juillet 2025
Rwanda : Mise en place d'une taxe touristique de 3% sur l'hébergement dès juillet 2025

À partir du 1er juillet 2025, le Rwanda imposera une taxe de 3% sur tous les hébergements touristiques. Hôtels, motels, ou locations via Airbnb : aucun établissement n’échappera à cette nouvelle mesure. L’objectif est ambitieux : doubler les recettes touristiques, de 620 millions de dollars en 2023 à 1,1 milliard d’ici 2029. Le tourisme doit devenir un moteur encore plus puissant pour l’économie rwandaise.

Le tourisme représente environ 13% du PIB du pays. Gorilles des montagnes, parcs nationaux, et une capitale moderne, Kigali, attirent des visiteurs du monde entier. En 2022, plus d’un million de touristes ont découvert le « pays des mille collines ». En 2024, les recettes touristiques ont grimpé de 4,3%, atteignant 647 millions de dollars. Cette croissance s’aligne sur la Stratégie nationale de transformation (NST2), un plan pour moderniser l’économie et créer des emplois d’ici 2029.

Approuvée à l’unanimité par la Chambre des députés le 28 avril 2025, la taxe s’appliquera aux frais d’hébergement, hors TVA. Hôtels de luxe, petits lodges, ou appartements loués sur Airbnb devront la collecter et la reverser chaque mois, dans les 15 jours suivant la fin du mois. Cette mesure veut capter une part des revenus touristiques sans décourager les visiteurs, grâce à un taux modeste.

Le Rwanda compte transformer ces fonds en investissements concrets : routes, aéroports, parcs, et promotion de nouvelles destinations. Cette stratégie pourrait créer des emplois, surtout pour les jeunes, dans un pays où le chômage reste un défi. Mais il y a des risques. Une taxe, même faible, pourrait nuire à la compétitivité face à des voisins comme le Kenya ou l’Ouganda. Les autorités misent sur l’attractivité unique du Rwanda pour limiter cet impact.

La visibilité mondiale du pays, portée par le programme « Visit Rwanda », joue un rôle clé. Depuis 2018, des partenariats avec des clubs de football comme Arsenal et le Paris Saint-Germain affichent le slogan « Visit Rwanda » sur les maillots et dans les stades. Ces campagnes ont attiré touristes et investisseurs, renforçant l’image d’un Rwanda dynamique. Mais elles suscitent des critiques. Leur coût élevé fait débat, et des accusations de soutien au groupe armé M23, dans l’est de la RDC, ont terni ces initiatives, notamment aux yeux de responsables congolais. Pourtant, le tourisme rwandais continue de croître.

D’autres pays, comme le Maroc ou la Tanzanie, imposent des taxes touristiques similaires. Mais le Rwanda se distingue par sa vision intégrée : une taxe modérée, un marketing audacieux, et un accent sur l’écotourisme, comme les safaris à faible empreinte carbone. Cette approche séduit une clientèle internationale en quête d’expériences authentiques. Avec une croissance touristique déjà solide, le Rwanda pourrait inspirer d’autres nations africaines.

Cette taxe de 3% est un pari calculé. Si elle réussit, elle financera des projets durables et renforcera l’économie. Mais le Rwanda devra rester attractif face à une concurrence régionale rude. Alors que le pays s’impose comme une destination phare, une question demeure : deviendra-t-il un modèle pour le tourisme africain de demain ?

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