Selon les données récemment publiées par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), au 31 mars 2025, l’encours des titres émis par les six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sur le marché monétaire a atteint 8451,8 milliards FCFA, enregistrant une progression mensuelle de 12,3%, par rapport aux 7525,341 milliards FCFA enregistré à fin février.
Cette progression est largement portée par le Gabon, qui a été très dynamique sur le marché avec une hausse de l’encours de ses titres de 44,3% sur la même période. En dépit de cette présence de l’Etat gabonais, le principal émetteur demeure le Congo. Le pays affiche 29,9% de l’encours global des titres à fin mars 2025, contre respectivement 29,7% et 20,8% pour le Gabon et le Cameroun.
Selon la banque centrale, le marché des titres publics a également été marqué par une hausse du taux de participation des spécialistes en valeurs du trésor (SVT), dont le taux d’intervention est passé de 16,08% à 22,13% entre février et mars 2025. Cependant, cette dynamique contraste avec une baisse notable du taux de souscription aux émissions qui est tombé de 84,94% à 60,95% sur la même période.
Dans le même temps, une baisse des taux d’intérêts moyens a été observée, passant de 8,20% en février 2025 à 7,58% à fin mars 2025. Cette embellie rompt avec la hausse progressive des coûts des ressources, observée sur ce marché depuis plus d’un an.
Le fléchissement de la courbe des taux d’intérêts au cours de la période peut refléter la politique monétaire incitative mise en place par la BEAC, avec la récente baisse de son principal taux directeur. Celui-ci est passé de 5% à 4,5%, avec pour but de faciliter le financement des économies de la CEMAC à travers une réduction des taux d’intérêts appliqués aux agents économiques par les banques, qui opèrent également comme SVT sur le marché des titres de la BEAC.
Les OTA, un instrument privilégié des Etats
Les obligations du Trésor assimilables (OTA), instruments privilégiés pour mobiliser des financements à moyen et long termes, représentent 79,1% de l’encours total à fin mars 2025, consolidant ainsi leur domination sur le marché. Cette prédominance traduit la stratégie des Etats de la CEMAC visant à garantir des ressources stables pour soutenir leurs projets de développement. Pendant plusieurs mois, ce sont les Bons du Trésor assimilables (BTA), qui étaient les outils de financement les plus sollicités par les Etats.