À l’issue d’une visite de trois jours en Zambie, le directeur général adjoint du FMI, Nigel Clarke, s’est dit confiant dans la trajectoire économique du pays. Réformes budgétaires, gestion de la dette et modernisation agricole : les avancées sont réelles, mais les défis restent nombreux dans un contexte africain fragilisé.
Une trajectoire de redressement sous surveillance
Depuis août 2022, la Zambie est engagée dans un programme de redressement économique sous l’égide du FMI, via la Facilité élargie de crédit. Le pays, en défaut de paiement sur sa dette souveraine en 2020, a dû opérer une série de réformes structurelles profondes pour retrouver la confiance des marchés et des bailleurs.
La visite de Nigel Clarke, du 4 au 6 mai 2025, s’inscrit dans cette dynamique de suivi. Pour le FMI, la Zambie est une vitrine du Cadre commun du G20 pour la restructuration de la dette, dont elle fut l’un des premiers pays bénéficiaires.
Des réformes ambitieuses malgré un contexte difficile
Les progrès réalisés sont jugés encourageants. L’État a supprimé les subventions aux carburants – une mesure politiquement sensible mais budgétairement salutaire. Un nouveau système de subventions agricoles, basé sur des bons électroniques, a été mis en place. Objectif : rationaliser les dépenses, encourager la concurrence entre fournisseurs d’intrants et stimuler la productivité agricole.
En parallèle, la Zambie a renforcé sa gestion de la dette publique, un point crucial alors que le pays cherche à restaurer sa crédibilité financière. La gouvernance et la lutte contre la corruption figurent aussi parmi les priorités.
Un contexte régional incertain et une jeunesse en attente
Cependant, le tableau reste contrasté. Comme beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, la Zambie fait face à une conjoncture mondiale tendue : ralentissement du commerce international, baisse des aides extérieures, volatilité des prix des matières premières.
La grave sécheresse de l’an dernier a aussi frappé l’économie rurale. Or, la jeunesse zambienne attend des résultats tangibles : des emplois, un accès élargi aux services de base, et une amélioration du niveau de vie.
Pour y parvenir, le FMI recommande de maintenir la dynamique des réformes tout en créant davantage d’espace budgétaire. Cela suppose une meilleure mobilisation des ressources fiscales, et un soutien accru au secteur privé.
Un partenariat durable, mais exigeant
Le FMI insiste : la réussite du programme repose sur une constance politique, une transparence accrue et une stratégie inclusive de croissance. L’institution se veut partenaire de long terme, mais elle attend des résultats mesurables.
Nigel Clarke a conclu sa visite en saluant la résilience du peuple zambien et l’engagement des autorités. Mais l’équation reste fragile : trop d’austérité freinerait la croissance, trop de relâchement budgétaire compromettrait les acquis. La Zambie avance sur une ligne de crête, avec l’appui étroit – mais critique – du FMI.