Le 8 mai 2025, le Kenya et les Émirats arabes unis (EAU) ont scellé sept accords pour renforcer leur coopération. Signés à Nairobi en présence du président kényan William Ruto et de Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, ministre émirati des Affaires étrangères, ces protocoles d’accord touchent des secteurs stratégiques : énergie, transports, douanes, commerce, chemins de fer, affaires militaires et développement économique. Ce partenariat s’inscrit dans la continuité d’un accord commercial signé en janvier à Abou Dhabi. Mais que signifient ces engagements pour les deux nations ?
Énergie : cap sur le renouvelable
Le Kenya mise sur les énergies renouvelables pour répondre à sa demande croissante en électricité. Les accords prévoient des projets éoliens, solaires et géothermiques. Les EAU, experts en technologies propres, partageront leur savoir-faire. Ce partenariat pourrait accélérer l’accès à une énergie abordable, essentielle pour les ménages et les industries kényanes. Le Kenya, déjà leader en géothermie en Afrique, veut diversifier ses sources. Les Émirats, eux, cherchent à exporter leur expertise énergétique, loin de leur dépendance historique au pétrole.
Transports : des rails aux routes
Les deux pays veulent moderniser les infrastructures de transport. L’accord couvre les réseaux ferroviaires, aériens et routiers. Des études de faisabilité et des investissements conjoints sont prévus. Pour le Kenya, ceci pourrait relancer des projets comme l’extension du chemin de fer à écartement standard. Les EAU, avec leur hub logistique de Dubaï, apporteront leur expérience. Une coopération renforcée promet des infrastructures plus sûres et innovantes, cruciales pour le commerce régional.
Douanes : lutte contre le trafic
La coopération douanière vise à fluidifier les échanges tout en luttant contre le commerce illicite. Les deux pays partageront des informations et harmoniseront leurs procédures. Cela renforcera le contrôle des frontières et protégera les recettes fiscales. Pour le Kenya, où la contrebande freine l’économie, cet accord est une aubaine. Les EAU, habitués à gérer des flux commerciaux massifs, apporteront des outils technologiques avancés.
Commerce : un conseil pour les affaires
Un Conseil d’affaires conjoint verra le jour pour dynamiser les échanges. Ce forum réunira des entreprises des deux pays pour identifier des opportunités d’investissement. En 2024, le commerce bilatéral atteignait déjà 3 milliards de dollars, selon des estimations. Ce conseil pourrait doper les exportations kényanes, comme le thé ou les fleurs, vers les marchés émiratis. Pour les EAU, c’est une porte d’entrée vers l’Afrique de l’Est.
Chemins de fer : un partenariat stratégique
La Kenya Railways Corporation s’associe à Etihad Rail, l’opérateur ferroviaire émirati. Objectif : moderniser le réseau kényan. Les deux parties partageront des technologies et exploreront des projets industriels. Ce partenariat pourrait réduire les coûts de transport des marchandises, un enjeu majeur pour l’économie kényane. Les EAU, avec leur réseau ferroviaire ultramoderne, offrent un modèle à suivre.
Défense : sécurité et stabilité
Sur le plan militaire, les deux nations s’engagent à renforcer leurs capacités de défense. L’accord inclut des partenariats institutionnels et des actions pour la paix régionale. Face aux menaces comme le terrorisme en Afrique de l’Est, le Kenya cherche des alliés fiables. Les EAU, avec leur influence diplomatique, apportent un soutien stratégique.
Un tournant pour les deux pays
Ces accords marquent une étape clé dans les relations Kenya-EAU. Pour le Kenya, ils soutiennent la Vision 2030, qui vise une économie industrialisée. Pour les Émirats, ils s’inscrivent dans une stratégie de diversification, loin du pétrole. Si les projets se concrétisent, ils pourraient transformer l’économie kényane tout en renforçant l’influence émiratie en Afrique. Reste à voir comment ces ambitions se traduiront sur le terrain.