Éducation : Trump ne veut plus d’internationaux à Havard, les étudiants africains menacés

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Éducation : Trump ne veut plus d'internationaux à Havard, les étudiants africains menacés
Éducation : Trump ne veut plus d'internationaux à Havard, les étudiants africains menacés

Le 22 mai 2025, l’administration Trump a porté un coup dur à l’Université Harvard en révoquant sa certification dans le cadre du Student and Exchange Visitor Program (SEVP). Cette décision interdit à Harvard d’accueillir de nouveaux étudiants internationaux et menace le statut légal des 6 800 étudiants étrangers actuellement inscrits, dont une part significative vient d’Afrique. Pour ces étudiants africains, les conséquences sont immédiates et dévastatrices, sur les plans académique, financier et personnel.

Une décision brutale

La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a justifié cette mesure en accusant Harvard de « tolérer la violence, l’antisémitisme et des liens financiers inappropriés avec le Parti communiste chinois ». Selon elle, l’université ne mérite plus de parrainer des visas F-1 ou J-1, essentiels pour les étudiants internationaux. Harvard, qui représente un pôle d’excellence accueillant des étudiants de plus de 140 pays, a dénoncé une décision « illégale » et des « représailles » contre ses positions progressistes.

Cette révocation intervient dans un contexte de tensions croissantes. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, Harvard subit des pressions, avec 2,2 milliards de dollars de fonds fédéraux gelés et 60 millions de dollars de subventions annulées. L’administration cible également son statut d’exemption fiscale, dans ce qui semble être une offensive idéologique contre une institution perçue comme un bastion libéral.

Les étudiants africains en première ligne

Pour les étudiants africains, cette décision est un choc. Bien que leur nombre exact parmi les 6 800 internationaux ne soit pas précisé, ils forment un groupe significatif, attiré par le prestige de Harvard et ses opportunités. Beaucoup dépendent de bourses ou d’aides financières pour étudier aux États-Unis. La révocation du SEVP les place devant un choix cruel : se transférer dans une autre université certifiée ou quitter le pays.
« J’ai peur pour mon avenir », confie un étudiant international anonyme, cité dans un communiqué de Harvard. Ce témoignage reflète l’angoisse de nombreux Africains confrontés à l’incertitude. Un transfert implique des frais d’inscription, des coûts de déménagement et, souvent, la perte de crédits académiques. Pour les doctorants, le risque est encore plus grand : des années de recherche pourraient être compromises.

Un coût économique et humain

Les répercussions économiques sont lourdes. Le coût moyen d’une année à Harvard dépasse 80 000 dollars, souvent financé par des prêts ou des bourses. Un transfert vers une autre université, comme Yale ou MIT, peut entraîner des frais supplémentaires et des délais, car les inscriptions pour 2025-2026 sont souvent closes. Pour les étudiants africains, souvent issus de pays aux ressources limitées, ces obstacles financiers sont presque insurmontables.

À plus grande échelle, cette décision affecte les économies africaines. Les diplômés de Harvard, qu’ils rentrent au Nigeria, au Kenya ou en Afrique du Sud, contribuent souvent au développement de leurs pays par leurs compétences et leurs réseaux. En interrompant leurs études, l’administration Trump prive ces nations de futurs leaders. Selon une étude de l’Institute of International Education (2024), les étudiants internationaux, dont 10% viennent d’Afrique, injectent 40 milliards de dollars par an dans l’économie américaine. Leur départ soudain pourrait également nuire aux universités et aux communautés locales.

Une bataille juridique en vue

Harvard ne compte pas rester les bras croisés. L’université a 72 heures pour répondre aux demandes de Noem, notamment fournir des dossiers sur les activités de ses étudiants internationaux. Elle envisage une action en justice, arguant que la révocation viole les procédures légales du SEVP.

Des experts soutiennent cette position. Elliot Williams, analyste juridique pour CNN, estime que l’administration n’a pas respecté les étapes requises pour retirer une certification SEVP, offrant à Harvard un argument solide devant les tribunaux. Par ailleurs, une injonction fédérale récente en Californie, émise par le juge Jeffrey White, protège temporairement certains étudiants internationaux. Ce sursis pourrait donner aux étudiants africains un répit, mais l’incertitude persiste.
Un précédent inquiétant

Cette mesure s’inscrit dans une série de restrictions sur les étudiants internationaux sous Trump. En 2020, son administration avait tenté d’expulser les étudiants étrangers inscrits dans des cours en ligne pendant la pandémie, une décision annulée par les tribunaux. Aujourd’hui, l’attaque contre Harvard semble viser à la fois l’université et la mobilité mondiale des talents. Sur X, le compte
Allafrica a relayé la nouvelle le 23 mai 2025, soulignant les « conséquences dramatiques » pour les étudiants internationaux, sans préciser les impacts africains.

Vers un avenir incertain

Pour les étudiants africains, le temps presse. La cérémonie de remise des diplômes, prévue dans une semaine, ajoute une pression supplémentaire pour ceux qui risquent de perdre leur visa avant d’obtenir leur diplôme. Harvard promet un « soutien total » à ses étudiants, mais les solutions concrètes restent floues. Certains explorent des transferts vers des universités comme Stanford ou l’Université de Chicago, mais les places sont limitées.

À long terme, cette crise pourrait dissuader d’autres étudiants africains de choisir les États-Unis, au profit de destinations comme le Canada ou l’Europe. Elle met aussi en lumière les vulnérabilités des étudiants internationaux face aux décisions politiques. Pour l’heure, les étudiants africains de Harvard naviguent dans un climat d’incertitude, espérant que la justice ou des négociations inverseront la décision.

En conclusion, la révocation de la certification SEVP de Harvard par l’administration Trump n’est pas seulement un différend politique : c’est une crise humaine et économique qui touche des milliers d’étudiants, dont les Africains, au cœur de leurs aspirations. Alors que les tribunaux se préparent à trancher, ces jeunes talents attendent, suspendus à un avenir incertain.

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