Le Ghana s’apprête à rouvrir son ambassade à Washington, DC, ce jeudi 29 mai 2025, après une fermeture temporaire provoquée par un scandale de fraude. Une nouvelle équipe de diplomates expérimentés a été déployée pour restaurer la confiance et réformer les opérations. Cette décision marque une étape décisive dans la gestion d’une affaire qui a secoué les relations diplomatiques du pays.
L’affaire a éclaté il y a quelques mois, lorsque le ministre des Affaires étrangères, Sam Okudzeto Ablakwa, a lancé une enquête sur des pratiques de corruption présumées. Les investigations ont révélé un système frauduleux orchestré par M. Fred Kwarteng, un employé local recruté en 2017 au service informatique de l’ambassade. Selon le ministre, Kwarteng a “créé un lien non autorisé sur le site web de l’ambassade” redirigeant les demandeurs de visas et de passeports vers sa société privée, Ghana Travel Consultants. Là, il imposait des frais illégaux, allant de 29,75 à 60 dollars par demandeur, sans l’approbation du ministère. Ces pratiques, qui ont duré au moins cinq ans, ont généré des revenus détournés sur un compte privé. “Ces agissements ont été signalés au procureur général en vue d’éventuelles poursuites”, a déclaré Ablakwa, soulignant la gravité de la fraude.
Face à ces révélations, le gouvernement ghanéen a agi avec fermeté. Tout le personnel diplomatique de l’ambassade a été rappelé à Accra, et le service informatique, au cœur du scandale, a été dissous. Les employés locaux ont été suspendus, et le vérificateur général des comptes a été chargé d’examiner toutes les transactions pour évaluer l’ampleur des fonds détournés. “Le vérificateur général des comptes a été invité à procéder à un examen minutieux”, a précisé le ministre. Pour permettre une restructuration complète, l’ambassade a été temporairement fermée, provoquant des désagréments pour les demandeurs de visas et de passeports. “Nous regrettons tout désagrément que ces mesures radicales pourraient causer”, a reconnu Ablakwa.
Désormais, une nouvelle phase s’ouvre. Une équipe de diplomates chevronnés a pris les rênes pour réorganiser les opérations. “Une nouvelle équipe de nos diplomates les plus expérimentés et astucieux a été déployée pour prendre en charge et réorganiser l’ensemble du système”, a annoncé le ministre. Les services reprendront pleinement le 29 mai, avec des systèmes réformés pour prévenir de nouvelles dérives. Une enquête médico-légale est en cours, et des poursuites judiciaires sont prévues pour sanctionner les responsables. Cette réponse rapide vise à limiter l’impact d’une affaire qui pourrait ternir les relations avec les États-Unis, un partenaire clé.
Les répercussions économiques de ce scandale sont significatives. Les frais illégaux ont affecté des milliers de demandeurs, augmentant le coût des services consulaires et sapant la confiance dans l’ambassade. Une baisse des demandes de visas pourrait réduire les recettes légitimes, tandis que les fonds détournés, dont le montant reste à déterminer, représentent une perte directe pour l’État. Sur le plan diplomatique, la crédibilité du Ghana est en jeu. La fermeté du gouvernement, soutenue par le président John Mahama, montre une volonté de transparence. “Soyons clairs, le gouvernement du président Mahama ne tolérera aucun soupçon de corruption, de conflit d’intérêts ou d’abus de pouvoir”, a insisté Ablakwa.
Alors que l’ambassade rouvre, l’attention se porte sur les prochaines étapes. Les résultats de l’audit et des poursuites judiciaires seront cruciaux pour restaurer la confiance des demandeurs et de la diaspora ghanéenne. Le Ghana, en quête de stabilité économique, ne peut se permettre de tels scandales. La vigilance du gouvernement et l’efficacité des réformes seront sous le feu des projecteurs dans les mois à venir.