Éthiopie : Le FMI annonce 260 millions de dollars pour stabiliser l’économie

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Éthiopie : Le FMI annonce 260 millions de dollars pour stabiliser l’économie
Éthiopie : Le FMI annonce 260 millions de dollars pour stabiliser l’économie

L’Éthiopie vient de recevoir un appui financier d’envergure dans sa quête de stabilité économique. Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, ce vendredi 30 mai 2025, la conclusion d’un accord avec les autorités éthiopiennes pour le déblocage de 260 millions de dollars. Ce montant s’inscrit dans le cadre de la troisième revue de la Facilité élargie de crédit (FEC) et vise à accompagner le pays dans ses efforts de redressement. L’accord reste toutefois soumis à l’approbation du Conseil d’administration du FMI, prévue dans les semaines à venir, comme l’a précisé Alvaro Piris, chef de la mission du FMI à Addis-Abeba.

Ce soutien financier vient renforcer un programme plus global, estimé à 3,4 milliards de dollars, validé en juillet 2024. À ce jour, près de 1,85 milliard ont déjà été versés pour soutenir les réformes engagées par le gouvernement. Le versement à venir devrait permettre de consolider les avancées obtenues dans un contexte encore fragile, marqué par une inflation persistante et une dette extérieure préoccupante. Pour le FMI, les premiers résultats obtenus sont encourageants. Selon Alvaro Piris, les efforts déployés au cours de la première année ont déjà produit des effets tangibles.

Après des années de turbulences économiques et politiques, l’Éthiopie commence à retrouver une certaine stabilité. L’inflation, notamment, recule plus rapidement que prévu, tandis que les exportations repartent à la hausse et que les réserves de devises étrangères se renforcent. Ces évolutions, saluées par le FMI, traduisent un regain de confiance dans les politiques en cours et la capacité du pays à inverser la tendance.

Parmi les mesures les plus marquantes figure l’adoption, en 2024, d’un régime de change flexible. Cette réforme, qui permet désormais au birr de fluctuer librement, a été mise en œuvre sans heurts majeurs. Elle a eu pour effet de faciliter l’accès aux devises, indispensables aux importations. Toutefois, des écarts notables subsistent entre les taux de change officiels et ceux du marché parallèle, preuve que le système a encore besoin d’ajustements.

Parallèlement, les autorités renforcent la collecte des recettes fiscales, indispensables au financement des services de base et des projets d’infrastructure. Elles s’efforcent également de moderniser la politique monétaire et de protéger les populations les plus vulnérables à travers des dispositifs de filets sociaux. Toutes ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie de long terme destinée à rétablir les équilibres macroéconomiques et à poser les fondations d’une croissance inclusive.

Mais tout n’est pas encore réglé. En ce début d’année 2025, le marché des changes reste marqué par des tensions, notamment en raison de la persistance des écarts de taux et du coût élevé des transactions en devises. Le FMI estime néanmoins que les mesures prises pour améliorer la transparence, alléger les restrictions, réduire les coûts et renforcer la réglementation contribueront à fluidifier le fonctionnement du marché.

La question de la dette extérieure reste centrale. Le FMI insiste sur la nécessité pour l’Éthiopie de parvenir à un accord avec ses créanciers officiels avant que le déblocage des fonds ne soit définitivement validé. Ce préalable est jugé indispensable pour préserver la soutenabilité de la dette et permettre au pays de libérer des ressources au profit de son développement.

Au-delà des chiffres, ce financement peut avoir un impact direct sur le quotidien des Éthiopiens. Une économie plus stable signifie des prix moins volatils, un meilleur accès aux devises et une reprise progressive de l’investissement. Le FMI rappelle d’ailleurs le rôle clé du secteur privé dans cette dynamique, soulignant l’importance de réformes en faveur d’un climat des affaires plus attractif, de pratiques fiscales équitables, de l’accueil des investissements directs étrangers et d’un dialogue constructif avec les acteurs économiques.

En toile de fond, cet accord envoie un signal fort : celui d’un pays qui, malgré les difficultés, avance avec détermination. Les discussions qui ont précédé l’accord, menées entre Addis-Abeba et Washington en avril 2025, ont réuni des figures majeures du gouvernement, comme le ministre des Finances Ahmed Shide et le gouverneur de la Banque nationale Mamo Mihretu. Le FMI a salué la qualité du dialogue engagé avec les autorités, qu’il juge constructif et engagé.

Si les réformes engagées se poursuivent, l’Éthiopie pourrait bien devenir un exemple de redressement sur le continent africain. La décision du Conseil d’administration du FMI, très attendue dans les prochaines semaines, marquera une étape cruciale. En attendant, ce nouveau soutien de 260 millions de dollars ouvre une fenêtre d’espoir dans un pays qui cherche encore l’équilibre, mais qui ne renonce pas à le trouver.

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