Le 28 mai 2025, le ministre de l’Industrie et du Commerce, N.M. Ndhlovu, a inauguré un séchoir à rouleaux de 7 millions de dollars pour Nestlé Zimbabwe. Ce nouvel équipement, nommé « Nestlé 4 », marque une avancée dans l’industrialisation du pays. Dans un contexte économique fragile, ce projet peut-il stimuler la croissance et l’emploi ?
Un investissement pour booster la production
Le séchoir à rouleaux augmente la capacité de production de céréales de Nestlé Zimbabwe, notamment pour sa marque phare Cerevita, de 30 à 35%. « Cet investissement s’inscrit dans le cadre du plan de reconstruction et de croissance industrielle du Zimbabwe (2024-2025), qui encourage la création d’emplois dans le secteur manufacturier local et le développement des compétences », indique le communiqué du ministère. Cette usine modernisée permettra de répondre à la demande croissante, tant sur le marché local qu’à l’exportation.
En produisant davantage localement, le Zimbabwe réduit sa dépendance aux importations. Cela permet d’économiser des devises étrangères, un enjeu crucial pour un pays où les importations pèsent lourd sur la balance commerciale. Avec une population de 15 millions d’habitants, des produits accessibles comme Cerevita renforcent la sécurité alimentaire.
Une économie sous pression
Le Zimbabwe peine à stabiliser son économie depuis les années 2000. Les réformes agraires, suivies d’une hyperinflation massive, ont affaibli le pays. Le secteur minier, riche en or, lithium et diamants, reste un pilier, mais il n’a généré que 5,2 milliards de dollars en 2023, loin de l’objectif de 12 milliards. La nouvelle monnaie, le Zimbabwe Gold (ZiG), lancée en avril 2024, a perdu près de la moitié de sa valeur. Dans 70% des transactions, le dollar américain domine toujours.
Dans ce contexte, l’investissement de Nestlé est un signal encourageant. Il s’aligne sur la Stratégie Nationale de Développement (2021-2025), qui vise à diversifier l’économie par l’industrialisation. Cependant, l’inflation et les coupures d’électricité fréquentes pourraient limiter les bénéfices du projet.
Des emplois pour un avenir durable
L’inauguration du séchoir met l’accent sur l’emploi et la formation. « Le plan encourage la création d’emplois dans le secteur manufacturier local et le développement des compétences », précise le communiqué. Nestlé a embauché et formé du personnel local pour gérer cette nouvelle infrastructure. Dans un pays où le chômage dépasse les 20%, ces opportunités sont vitales.
L’usine de Harare devient un centre d’innovation agroalimentaire. En renforçant les compétences techniques, le projet prépare le terrain pour d’autres investissements étrangers. Mais la fiabilité des infrastructures, comme l’approvisionnement en électricité, reste un défi majeur.
Diversifier pour prospérer
Cet investissement illustre la volonté du Zimbabwe de réduire sa dépendance au secteur minier. Alors que le gouvernement assouplit les restrictions sur les investissements étrangers dans les mines, des projets comme celui de Nestlé montrent que le secteur manufacturier peut jouer un rôle clé. En augmentant les exportations de céréales, le pays espère améliorer sa balance commerciale.
Cependant, les obstacles persistent. La volatilité du ZiG complique les prévisions des entreprises. Pour que de tels projets réussissent, le Zimbabwe doit investir dans des infrastructures fiables et stabiliser sa monnaie.
Un symbole d’espoir
L’inauguration du séchoir à rouleaux de Nestlé, le 29 mai 2025, est un jalon pour le Zimbabwe. Ce projet incarne les ambitions du pays : produire localement, créer des emplois et renforcer les compétences. Mais son succès dépendra de la capacité du gouvernement à surmonter les défis économiques. Pour l’instant, Cerevita nourrit les foyers zimbabwéens – et, peut-être, l’espoir d’un avenir plus prospère.
