Le Sahel, région d’Afrique de l’Ouest, lutte contre les assauts du changement climatique. Sécheresses, inondations et sols appauvris menacent les récoltes et la survie des communautés rurales. Face à cette crise, la Banque Ouest-africaine de développement (BOAD) et la Banque africaine de développement (BAD) s’associent pour financer un programme ambitieux à hauteur de 82 milliards FCFA, soit environ 141 millions de dollars. Nommé P2-P2RS, ce projet veut renforcer la sécurité alimentaire au Sénégal, au Niger et au Togo. Plus qu’un investissement, c’est un espoir pour des centaines de milliers de personnes.
Ce programme intervient dans un contexte difficile. Le Sahel fait face à une insécurité alimentaire croissante, aggravée par des conditions climatiques extrêmes. En misant sur une agriculture résiliente, le P2-P2RS ambitionne d’améliorer la vie de 700 000 personnes, dont 50% de femmes, selon le communiqué publié par la BOAD sur X le 10 juin 2025. Concrètement, il vise à augmenter la production végétale de 400 000 tonnes par an. Cela signifie plus de céréales, de légumes et de denrées pour nourrir les familles et dynamiser les marchés locaux.
L’initiative ne se limite pas à la production agricole. Elle inclut la construction de retenues d’eau pour l’irrigation, de pistes rurales pour faciliter le transport des récoltes et de marchés à bétail pour stimuler le commerce. Ces infrastructures permettront aux agriculteurs d’accéder plus facilement aux ressources et de vendre leurs produits, renforçant l’économie locale.
Sur le plan économique, le programme promet des retombées majeures. “14 000 millions FCFA de valeur ajoutée par an” sont attendus, selon la BOAD. Cette manne économique dynamisera les zones rurales. Par ailleurs, 15 000 emplois seront créés, offrant des opportunités aux jeunes et aux femmes, souvent exclus du marché du travail. Ces chiffres ne sont pas qu’abstraits : ils représentent des perspectives concrètes pour des communautés en quête de stabilité.
L’environnement n’est pas oublié. Le projet prévoit de séquestrer 350 000 tonnes de CO₂ par an, contribuant à la lutte contre le changement climatique. Cette approche durable s’inscrit dans une vision à long terme pour un Sahel plus vert et résilient. En mobilisant 82 milliards FCFA, la BOAD et la BAD montrent que des investissements massifs peuvent transformer des régions vulnérables.
“Agir pour une agriculture résiliente au Sahel”, comme l’a tweeté la BOAD, résume l’esprit du projet. Ce partenariat entre deux grandes institutions africaines illustre leur rôle clé dans le développement du continent. Pour les agriculteurs du Sénégal, du Niger et du Togo, le P2-P2RS pourrait changer la donne. Si les promesses se concrétisent, ce programme posera les bases d’un Sahel plus prospère, où la faim et la précarité reculeront face à une agriculture forte et durable.
tpbaqu