La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) bénéficie d’un nouveau soutien de taille pour renforcer l’intégration économique régionale. Afreximbank, la Banque africaine d’import-export, lui accorde une facilité de financement du commerce de 100 millions d’euros. L’accord a été signé le 5 juin 2025 à Abuja, en marge du lancement du Centre médical africain d’excellence.
L’objectif de cette ligne de crédit est clair : financer des projets porteurs pour le commerce au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Cela inclut notamment la modernisation d’infrastructures essentielles – routes, ports, systèmes logistiques – nécessaires pour fluidifier les échanges entre les pays membres.
Une facilité de financement du commerce est un mécanisme par lequel une institution financière octroie un crédit destiné spécifiquement à soutenir des opérations commerciales, notamment les importations, les exportations, ou encore les infrastructures liées au commerce. Dans le contexte sous-régional de la CEMAC, où les échanges intra-régionaux peinent encore à décoller, ce type d’outil est capital.
Pour le professeur Benedict Oramah, président d’Afreximbank, ce financement marque « une nouvelle étape importante dans les efforts d’Afreximbank pour approfondir le commerce et l’investissement » dans la région. Il insiste sur le rôle des infrastructures dans la transformation économique : « Grâce à des partenariats solides et à la mise en commun de nos ressources, nous pouvons collectivement transformer le destin économique de nos populations. »
Même enthousiasme du côté de la BDEAC. Son président, Dieudonné Evou Mekou, voit dans cet accord une confirmation de la solidité du partenariat entre les deux institutions. « Cette ligne de crédit permettra à la BDEAC de renforcer et de diversifier ses interventions dans la zone CEMAC, contribuant ainsi plus significativement à l’intégration économique régionale, au développement durable et à l’amélioration des conditions de vie des populations », a-t-il souligné. Il s’inscrit dans le cadre du plan stratégique AZOBE 2023-2027 de la BDEAC.
L’Afrique centrale, bien qu’abondante en ressources naturelles, reste à la traîne en matière de commerce intrarégional. Les obstacles sont nombreux : infrastructures dégradées, barrières tarifaires et non tarifaires, faible industrialisation. C’est précisément pour lever ces blocages qu’Afreximbank multiplie les initiatives dans la région.
Avec plus de 40 milliards de dollars d’actifs en 2024, Afreximbank joue un rôle de premier plan dans la structuration du commerce africain. L’institution, basée au Caire, est également à l’origine du Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), adopté par l’Union africaine pour faciliter les transactions en monnaie locale dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Ce nouvel accord renforce la dynamique de coopération régionale et vient rappeler que la transformation du continent passera inévitablement par des solutions africaines, pensées et portées par les institutions africaines elles-mêmes.