Nigéria : la Banque centrale ajuste le cap pour consolider ses banques

0
43
Nigéria : la Banque centrale ajuste le cap pour consolider ses banques
Nigéria : la Banque centrale ajuste le cap pour consolider ses banques

La Banque centrale du Nigéria (CBN) a annoncé de nouvelles mesures ciblées pour accompagner certaines banques encore en transition, dans le cadre de son programme national de recapitalisation du secteur bancaire. Ces ajustements, loin d’être une alerte, traduisent plutôt une démarche stratégique pour renforcer durablement la solidité du système financier nigérian.

Dans un communiqué publié le 17 juin, la Banque centrale du Nigeria a confirmé la bonne santé globale du secteur bancaire. Toutefois, un petit groupe de banques reste encore en phase d’ajustement, après avoir bénéficié d’un soutien réglementaire temporaire, accordé en réaction aux secousses économiques causées par la pandémie de COVID-19.

Pour ces établissements, la CBN a mis en place des mesures transitoires et limitées dans le temps. Elles concernent notamment la suspension provisoire de certaines distributions de capitaux, comme le versement de dividendes ou de primes. L’objectif est clair : favoriser le renforcement des fonds propres, par la conservation des bénéfices internes.

« Toutes les banques concernées ont été officiellement informées et restent sous étroite surveillance », précise le communiqué signé par Hakama Sidi Ali, directrice intérimaire de la communication institutionnelle.

Ces décisions interviennent dans le cadre d’une réforme plus large : le programme de recapitalisation bancaire lancé en 2023. Cette initiative vise à aligner le secteur bancaire sur les ambitions économiques du Nigéria à long terme. Depuis son lancement, le programme a déjà suscité des afflux importants de capitaux et permis de renforcer les bilans d’un grand nombre de banques.

Une transition bien engagée

La Banque centrale affirme que la majorité des banques a déjà atteint, ou est en bonne voie de satisfaire, les nouvelles exigences en fonds propres, bien avant la date limite fixée au 31 mars 2026. Les mesures transitoires ne visent donc qu’un nombre restreint d’institutions financières, pour lesquelles une flexibilité réglementaire limitée et temporaire a été autorisée, en conformité avec les normes internationales.

Le Nigeria applique des normes prudentielles exigeantes, souvent supérieures aux minimums imposés par l’accord de Bâle III. Cette rigueur est aujourd’hui modulée avec pragmatisme, pour accompagner la montée en puissance du secteur.

« Ces ajustements reflètent un processus de surveillance bien établi, conforme aux normes mondiales », souligne la CBN, en rappelant que des régulateurs de référence comme la Réserve fédérale américaine ou la Banque centrale européenne ont mis en place des mesures similaires dans des contextes post-crise.

Pas de crise, mais un pilotage fin

Contrairement aux craintes qu’un tel communiqué pourrait susciter, la Banque centrale insiste sur le fait qu’il ne s’agit ni d’un signal de crise, ni d’un événement inhabituel. Ces mesures s’inscrivent dans une logique d’anticipation et de prudence, pour garantir la stabilité du système à long terme.

La CBN affirme rester en dialogue permanent avec les acteurs du secteur, à travers le Comité des banquiers, le Conseil des PDG de banques et d’autres cadres institutionnels.

« Le secteur bancaire nigérian reste fondamentalement solide », conclut la Banque centrale. Elle assure qu’elle continuera à prendre toutes les dispositions nécessaires pour maintenir un écosystème financier robuste, résilient et propice à la croissance économique durable.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici