La Banque mondiale soutient un vaste plan de réforme des finances publiques, centré sur la dette, les recettes et la gestion des dépenses.
Le Sénégal obtient un nouveau coup de pouce financier pour mettre de l’ordre dans ses finances publiques. Le 24 juin 2025, la Banque mondiale a approuvé un financement concessionnel de 115 millions de dollars destiné à soutenir un ambitieux programme de réforme budgétaire. Objectif : renforcer la viabilité de la dette publique, améliorer la transparence des dépenses et optimiser la collecte des recettes fiscales.
Ce financement est accordé via l’Association internationale de développement (IDA), l’instrument de la Banque mondiale dédié aux pays à faible revenu. Il s’inscrit dans le cadre du Programme sénégalais pour la transparence et l’assainissement des finances publiques (SEN-CANAFE), prévu sur la période 2025-2029. Ce programme, inscrit dans la Vision 2050 du pays, vise une croissance plus inclusive et durable.
Réformer en profondeur la gestion publique
Le programme soutenu, baptisé SEN-FISCALE, cible trois axes majeurs : la gestion des finances publiques (GFP), la viabilité de la dette et la mobilisation des ressources intérieures (MRI). Autant de piliers jugés essentiels pour asseoir la crédibilité budgétaire du pays.
« Nous saluons l’engagement ferme du gouvernement en faveur de la transparence de la dette et d’une gestion efficace des finances publiques », a déclaré Keiko Miwa, directrice de la division de la Banque mondiale pour le Sénégal. Elle estime que ce programme permettra de « fournir de meilleurs services publics, de renforcer la confiance du public et de jeter les bases d’une stabilité budgétaire à long terme. »
Concrètement, le financement aidera à moderniser les systèmes de gestion financière, avec le déploiement d’outils numériques et l’usage accru des procédures électroniques de passation de marchés. Il est également prévu d’unifier les registres de la dette pour améliorer leur suivi et leur transparence.
Repenser la mobilisation des recettes
Le programme accorde une attention particulière à la modernisation des services fiscaux et douaniers. Le recours à la facturation électronique pour les entreprises soumises à la TVA figure parmi les principales innovations. Il est également prévu d’introduire des approches de gestion axées sur la performance dans les services douaniers.
Ces réformes s’appuient sur un vaste chantier de transformation numérique, censé permettre un meilleur suivi des finances publiques en temps réel et renforcer la gouvernance globale.
Un appui structuré sur deux volets
Le financement approuvé comprend 105 millions de dollars sous forme de Programme axé sur les résultats (PforR) – une approche qui lie le décaissement des fonds à l’atteinte de résultats concrets – et 10 millions de dollars en assistance technique. Ce second volet servira à accompagner la gestion du changement, la formation des cadres publics, et la mise en œuvre des outils digitaux.
Cette opération s’intègre dans le Cadre de partenariat pays 2025-2029 de la Banque mondiale pour le Sénégal, qui met l’accent sur la transformation structurelle, la transparence et la résilience économique.