Zambie : Le gouvernement impose une discipline stricte aux prêteurs d’argent

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Zambie : Le gouvernement impose une discipline stricte aux prêteurs d'argent
Zambie : Le gouvernement impose une discipline stricte aux prêteurs d'argent

Le ministère zambien des Finances et de la Planification nationale veut mettre de l’ordre dans un secteur souvent laissé à lui-même : celui du prêt d’argent. Dans un communiqué officiel publié ce 24 juin, le gouvernement rappelle aux particuliers et aux entreprises que toute activité de prêt à titre commercial doit désormais être encadrée par une licence légale. Un message clair adressé à un secteur en pleine expansion, mais encore trop souvent informel.

Une exigence légale rappelée avec fermeté

Conformément à la Money Lenders Act, chapitre 398 (3), nul ne peut exercer légalement une activité de prêt d’argent sans être dûment autorisé. Cette autorisation prend la forme d’une licence délivrée par le Comptable général du ministère des Finances, en plus d’un certificat émis par les instances judiciaires.

Cette double exigence est désormais présentée comme non négociable. « Toute personne qui opère un commerce de prêt sans licence est en infraction avec les lois de Zambie », prévient le communiqué. En d’autres termes, prêter de l’argent sans autorisation revient à commettre une infraction pénale, et expose les contrevenants à des amendes, des peines de prison, voire les deux.

Une réaction à la montée du crédit informel

Si le ton du gouvernement est si tranchant, c’est qu’il s’attaque à un phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années : la prolifération des activités de crédit non déclarées. De nombreux prêteurs opèrent dans l’ombre, sans encadrement légal, dans les marchés, les quartiers populaires ou même en ligne. Résultat : des pratiques opaques, des taux d’intérêt abusifs, et une absence totale de recours pour les emprunteurs.

En exigeant une licence formelle, les autorités veulent protéger les citoyens contre les dérives du prêt sauvage, mais aussi assainir un secteur clé de l’économie, où circulent d’importants flux financiers, hors de tout contrôle fiscal ou réglementaire.

Objectif : traçabilité et transparence

Le ministère des Finances insiste sur la nécessité pour tous les opérateurs, qu’ils soient nouveaux ou déjà actifs, de se mettre en conformité. Pour cela, deux adresses officielles ont été communiquées pour déposer une demande ou obtenir des précisions :

treasury@mofnp.gov.zm

accountantgeneral@mofnp.gov.zm

Un contact téléphonique est également accessible : +260 211 25065.

Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large : renforcer la traçabilité des flux financiers, intégrer davantage d’activités au cadre légal, et réduire les zones grises de l’économie informelle, qui pèsent sur la stabilité du système financier zambien.

Vers un encadrement renforcé du crédit privé

Avec ce rappel à la loi, la Zambie suit la tendance observée dans plusieurs pays africains : mieux encadrer les circuits de financement non bancaires, souvent utilisés par des populations exclues du système bancaire traditionnel.

Loin d’être une simple formalité administrative, la licence de prêteur devient ainsi un outil de régulation économique et de justice sociale. Elle permet à l’État de mieux suivre les pratiques du secteur, tout en garantissant aux emprunteurs des conditions plus équitables et sécurisées.

Un signal fort pour les acteurs non conformes

À travers ce communiqué, le ministère envoie un message limpide : l’époque de la tolérance implicite est révolue. Désormais, le respect de la loi est une ligne rouge. « Nous appliquerons la loi dans toute sa rigueur et veillerons à ce que les contrevenants soient traduits en justice », conclut le document officiel.

En clair, pour continuer à opérer, les prêteurs devront désormais sortir de l’ombre, ou disparaître.

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