Accord fiscal Nigeria–Rwanda : lever les barrières pour investir en Afrique

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Accord fiscal Nigeria–Rwanda : lever les barrières pour investir en Afrique
Accord fiscal Nigeria–Rwanda : lever les barrières pour investir en Afrique

Dans un contexte où l’intégration économique africaine se construit pas à pas, le Nigeria et le Rwanda viennent de franchir une étape importante. En marge de la 32ᵉ Assemblée annuelle de l’Afreximbank, les deux pays ont signé, le 27 juin dernier, un accord fiscal bilatéral destiné à éviter la double imposition et à prévenir l’évasion fiscale sur les revenus. Objectif : offrir un cadre plus favorable aux investissements croisés et soutenir une croissance tirée par le secteur privé.

La signature de cette convention, présidée par les ministres des Finances des deux pays – Wale Edun pour le Nigeria et Yusuf Murangwa pour le Rwanda – marque une volonté partagée de renforcer la coopération économique entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est. Elle intervient dans un moment-clé pour Abuja, engagé dans une vaste réforme de son système fiscal, avec l’adoption récente de quatre lois majeures destinées à assainir son environnement économique.

« Cet accord est un outil essentiel pour promouvoir les investissements transfrontaliers, garantir la sécurité fiscale et éliminer le risque d’être imposé deux fois sur le même revenu », a déclaré M. Edun lors de la cérémonie.

Un cadre plus lisible pour les entreprises

Concrètement, cette convention protège les entreprises qui opèrent dans les deux pays contre une double imposition sur leurs revenus. Une mesure d’apparence technique, mais aux effets potentiellement structurants. Elle lève l’un des freins fréquents à l’expansion des sociétés africaines à l’échelle régionale, notamment dans des secteurs à fort potentiel comme la technologie, la finance, l’agriculture ou la logistique.

En simplifiant l’administration fiscale et en alignant les règles sur les standards internationaux, le traité améliore la lisibilité du cadre fiscal. Il s’agit là d’un signal fort envoyé aux investisseurs, qui sont de plus en plus attentifs à la sécurité juridique et à la stabilité des règles du jeu.

« Il soutient notre objectif plus large qui consiste à libérer les capitaux du secteur privé, à accélérer le commerce intra-africain et à positionner le Nigeria comme une destination compétitive pour les investissements », a précisé Wale Edun.

Un accord qui dépasse la fiscalité

Au-delà de l’aspect purement fiscal, cet accord incarne une vision politique. Il illustre un engagement à long terme en faveur d’une Afrique plus intégrée et plus attractive. Le Rwanda, déjà reconnu pour ses efforts en matière de gouvernance économique et de promotion de l’innovation, voit dans cette coopération une extension de sa stratégie d’ouverture vers l’Ouest du continent.

« Cet accord témoigne du partenariat solide entre le Rwanda et le Nigeria et constitue une étape cruciale dans la création d’une Afrique unifiée et favorable aux investisseurs », a souligné Yusuf Murangwa.

Les deux ministres ont d’ailleurs salué le rôle déterminant joué par leurs équipes techniques respectives. C’est grâce à leur professionnalisme et à leur rigueur que le cadre de cette convention a pu être défini dans des délais raisonnables, ouvrant la voie à une mise en œuvre rapide.

Un outil au service de l’intégration continentale

La portée de cet accord dépasse les relations bilatérales. Il s’inscrit dans la dynamique plus large de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont la réussite dépend notamment de l’harmonisation des cadres fiscaux entre États. En ce sens, le traité Nigeria–Rwanda pourrait faire figure de modèle pour d’autres pays africains désireux de sécuriser leurs échanges et d’attirer davantage de capitaux privés.

À mesure que la ZLECAf prend forme, de tels mécanismes contribueront à réduire les frictions fiscales, à renforcer la transparence et à instaurer un climat de confiance indispensable à la compétitivité des économies africaines sur la scène mondiale.

En somme, ce traité ne se limite pas à éviter une double imposition. Il pose les bases d’un partenariat stratégique fondé sur la sécurité fiscale, la confiance mutuelle et la volonté de bâtir un espace économique africain intégré. À l’heure où l’Afrique cherche à mobiliser davantage de ressources privées pour financer son développement, ce type d’accord devient un outil précieux de transformation structurelle.

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