Un vaste programme de réhabilitation routière vient d’être lancé pour désenclaver le Burkina Faso et renforcer son intégration dans l’espace ouest-africain. À Vienne, en marge du Forum du Fonds de l’OPEP pour le développement, le ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et du Plan, S.E. Aboubakar Nacanabo, et le président du Groupe de la Banque islamique de développement (BID), S.E. Dr Muhammad Al Jasser, ont signé un accord de financement d’un montant de 187 millions d’euros, soit 122,7 milliards FCFA.
Cet appui financier permettra de mettre en œuvre le Projet de revitalisation des infrastructures au service de l’économie (PRISE), dont l’ambition est de moderniser plus de 300 kilomètres de routes considérées comme vitales pour l’économie nationale. Ce réseau routier vise notamment à fluidifier les corridors commerciaux reliant le Burkina Faso à la Côte d’Ivoire, au Ghana et au Mali, principaux débouchés maritimes et partenaires économiques dans la sous-région. En contribuant à réduire les temps de transport, les coûts logistiques et les ruptures de charge, le projet entend favoriser un meilleur accès aux marchés pour les producteurs locaux, tout en consolidant les chaînes de valeur régionales.


Le PRISE devrait bénéficier directement à plus de 6,7 millions de personnes. Les femmes et les jeunes, souvent confrontés à un accès limité aux infrastructures, figurent parmi les principales cibles du projet. Une meilleure mobilité facilitera non seulement les déplacements quotidiens, mais aussi l’accès à des services économiques et sociaux clés, dans un contexte où les zones rurales restent encore largement enclavées.
Pour les autorités burkinabè, cet accord intervient à un moment critique. Alors que le pays fait face à une situation sécuritaire tendue et à des contraintes budgétaires importantes, la mobilisation d’un tel financement est perçue comme un levier stratégique pour soutenir la résilience économique et sociale. Il marque aussi la reconnaissance, par les partenaires internationaux, de la nécessité d’investir dans des infrastructures durables pour stimuler la croissance inclusive.
De son côté, le président de la BID a salué un partenariat tourné vers l’intégration régionale. « Ce projet reflète notre vision commune d’une Afrique de l’Ouest plus connectée, plus résiliente et plus prospère », a déclaré le Dr Muhammad Al Jasser à l’occasion de la signature de l’accord.