Togo : le FMI valide la deuxième tranche d’aide, entre croissance solide et défis sécuritaires

0
67
Togo : le FMI valide la deuxième tranche d’aide, entre croissance solide et défis sécuritaires
Togo : le FMI valide la deuxième tranche d’aide, entre croissance solide et défis sécuritaires

Le Fonds monétaire international (FMI) a officiellement achevé fin juin 2025 la deuxième revue de l’accord conclu avec le Togo dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Cette étape permet au gouvernement togolais de débloquer une nouvelle tranche de 60,5 millions de dollars. Cette somme vient renforcer l’appui budgétaire accordé dans un contexte économique marqué par une croissance robuste mais aussi par des tensions sécuritaires.

Signé en mars 2024, l’accord FEC prévoit un financement total de 403 millions de dollars. Ce soutien vise à aider le Togo à surmonter les chocs économiques persistants liés à la pandémie de COVID-19 et à la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants, chocs qui ont fortement impacté les finances publiques.

Malgré ces difficultés, l’économie togolaise a fait preuve d’une résilience remarquable. En 2024, le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 5,3%, un taux légèrement supérieur à la projection de 5,2% pour 2025. Cette dynamique devrait se poursuivre avec une croissance annuelle estimée à 5,5% à moyen terme, sous réserve qu’aucun choc majeur ne vienne perturber cette trajectoire. Parallèlement, l’inflation a nettement ralenti, avec un taux global réduit à 2,6% en avril 2025 et une inflation sous-jacente maîtrisée à 1,3%.

Cette conjoncture favorable est toutefois tempérée par des risques importants. La région nord du Togo reste confrontée à des menaces sécuritaires liées à la présence de groupes terroristes. Cette situation impose une pression accrue sur les dépenses publiques, en particulier pour la sécurité. Les autorités doivent ainsi jongler entre la nécessité de réduire le déficit budgétaire afin de contenir l’endettement, et celle de financer des secteurs essentiels à la stabilité et à la croissance inclusive.

Kenji Okamura, Directeur général adjoint du FMI, a résumé la situation : « Les autorités ont mis en œuvre le programme dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, des conditions de financement strictes et une incertitude mondiale élevée ». Il a salué les efforts réalisés, notamment la mobilisation des recettes fiscales conformément aux objectifs, et même une performance supérieure aux prévisions sur les recettes non fiscales. Cependant, il a aussi pointé une consolidation budgétaire plus lente que prévue, avec une accumulation de la dette plus rapide.

Face à ces réalités, le FMI a accordé une légère flexibilité à l’objectif de déficit pour 2024 et a accepté de repousser à 2027 l’échéance pour ramener la dette publique en valeur actuelle sous la barre des 55% du PIB. Ces ajustements traduisent un équilibre entre la nécessité de répondre aux menaces sécuritaires et l’impératif de préserver la soutenabilité des finances publiques.

Parallèlement aux objectifs macroéconomiques, le programme comprend plusieurs réformes structurelles importantes. Elles visent notamment la rationalisation des dépenses publiques, la modernisation du système fiscal, la suppression progressive des subventions énergétiques, ainsi que le renforcement des services essentiels tels que l’électricité et l’eau potable. Le FMI insiste également sur la nécessité d’améliorer la gouvernance, facteur clé pour un climat des affaires attractif et une croissance durable.

Un autre point crucial concerne le secteur bancaire. Le gouvernement a récemment recapitalisé la dernière banque publique en difficulté, renforçant ainsi sa conformité aux normes réglementaires. Mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour stabiliser durablement cette institution et garantir sa rentabilité.

Au final, le Togo avance dans la mise en œuvre de son programme économique avec le soutien continu du FMI. Malgré un environnement international et régional incertain, les progrès réalisés sont encourageants. Néanmoins, les défis sécuritaires et la gestion rigoureuse des finances publiques restent des priorités pour assurer une croissance stable et inclusive dans les années à venir.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici