Nigéria / Fin des subventions : Tinubu veut rassurer sur l’utilisation des économies

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Nigeria : les États fédérés en première ligne pour relancer l’investissement
Nigeria : les États fédérés en première ligne pour relancer l’investissement

Le lundi 7 juillet 2025, à Abuja, le président Bola Ahmed Tinubu a réaffirmé l’engagement de son administration en faveur d’une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques. Il s’exprimait à l’ouverture de la Conférence nationale 2025 sur les comptes publics. Dans un contexte marqué par la suppression controversée des subventions sur les carburants et ses répercussions sociales, le gouvernement cherche à rassurer l’opinion sur l’usage des ressources ainsi libérées.

Représenté par la ministre d’État aux Finances, Doris Uzoka-Anite, le président a indiqué que les économies réalisées seront orientées vers des infrastructures essentielles, des filets de sécurité sociale et des réformes économiques ciblées. Il s’agit, selon lui, de rétablir la confiance des citoyens dans l’action publique et de garantir que les sacrifices consentis ne soient pas vains. « Les économies seront consacrées aux infrastructures, aux filets de sécurité sociale et à des réformes économiques ciblées », a-t-il précisé dans son message.

Cette volonté politique s’inscrit dans une dynamique plus large portée par le thème de la conférence : « La gouvernance fiscale au Nigeria : tracer une nouvelle voie pour la transparence et le développement durable ». L’événement rassemble des représentants de l’Assemblée nationale, des agences gouvernementales, de la société civile et du secteur privé. Ensemble, ces parties prenantes examinent les leviers pour renforcer la transparence budgétaire et la responsabilité dans la gestion des ressources publiques.

Dans cette optique, l’administration Tinubu mise fortement sur la numérisation des systèmes de finances publiques. Trois plateformes majeures ont été mises en avant comme outils de contrôle et de traçabilité : le système intégré d’information sur les salaires et le personnel (IPPIS), le système intégré de gestion financière du gouvernement (GIFMIS) et le portail Open Treasury. Ces outils, selon le président, « garantissent la traçabilité des fonds publics, la responsabilité des fonctionnaires et l’accès à l’information pour la population nigériane ».

L’objectif affiché est clair : faire de la gouvernance fiscale un levier central du développement. Le président Tinubu l’a résumé sans détour : « Sans responsabilité, transparence et bonne gestion des ressources publiques, aucune nation ne peut prospérer, quelle que soit sa richesse naturelle ».

Au-delà des discours, la Conférence représente aussi une opportunité de renforcer le rôle stratégique des comités des comptes publics, souvent considérés comme les gardiens de la discipline budgétaire au sein des institutions. Les travaux devraient déboucher sur des recommandations concrètes en matière de suivi des dépenses, de contrôle interne et de participation citoyenne à l’évaluation de la gestion publique.

Mais les attentes restent élevées. Car si l’administration affiche aujourd’hui une volonté de rupture avec les pratiques du passé, beaucoup de Nigérians attendent des résultats tangibles. La suppression des subventions a entraîné une hausse brutale des prix et ravivé la pression sur les ménages, en particulier les plus vulnérables. Pour que cette politique produise ses effets, encore faut-il que les promesses de rigueur budgétaire se traduisent en projets concrets, perceptibles dans le quotidien des populations.

Avec cette conférence, le gouvernement nigérian entend poser les bases d’une gouvernance plus responsable. Reste désormais à démontrer, par des actions mesurables, que la transparence budgétaire peut devenir une réalité durable, et non un simple slogan institutionnel.

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