« Le secteur du courtage en assurances devra adopter une approche proactive et axée sur l’innovation » Michka Aboudou, Directrice Générale d’OLEA Bénin

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Michka Aboudou Directrice Générale d’OLEA Bénin, est dotée d’expériences qui lui ont permis de développer une expertise solide en gestion des risques et en courtage, tout en s’adaptant à des environnements professionnels diversifiés et dynamiques. Dans cet entretien elle parle du métier du courtage en assurances ; de ses évolutions et des défis auxquels il sera confronté.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur OLEA Bénin, sa spécificité sur le marché ?

OLEA Bénin est la filiale béninoise du groupe OLEA Insurance Solutions Africa, un courtier panafricain présent dans 25 pays d’Afrique. En tant que courtier d’assurance généraliste, nous proposons des solutions d’assurances Vie et Non Vie pour divers secteurs.
Notre spécificité réside dans notre approche sur-mesure, adaptée aux entreprises de toutes tailles, de la PME aux filiales de grands groupes internationaux. Nous offrons des outils de gestion innovants tels que : Extranet client et Risk Manager dédié ; Reporting sur-mesure en temps réel 24/7 ; Consolidation multi-pays ; GED en ligne pour le suivi des polices et sinistres ; Solutions d’assurance sur mesure connectées via API. Ces services nous permettent d’optimiser la gestion des risques de nos clients de manière efficace et personnalisée.

Le métier du courtage en assurance a-t-il, selon vous, évolué positivement en Afrique ? Si oui, quelles sont, aujourd’hui, les caractéristiques principales de cette évolution ?

Le métier du courtage en assurance a évolué positivement. Aujourd’hui, cette évolution se caractérise par plusieurs aspects clés :
1. Digitalisation : L’adoption de technologies numériques a transformé la manière dont les services d’assurance sont offerts et gérés, avec des plateformes en ligne et des applications mobiles facilitant l’accès aux produits d’assurance.
2. Personnalisation des Services : Les courtiers proposent désormais des solutions d’assurance sur mesure, adaptées aux besoins spécifiques des clients, qu’il s’agisse de PME ou de grandes entreprises.
3. Amélioration de la Gestion des Risques : Les outils innovants comme les systèmes de reporting en temps réel, les GED en ligne, et les solutions connectées via API permettent une gestion des risques plus efficace et transparente.
4. Expansion Géographique : Les courtiers comme OLEA Insurance Solutions Africa, présents dans de nombreux pays africains, facilitent la consolidation et la gestion des polices à travers plusieurs pays, répondant ainsi aux besoins des entreprises multinationales.
5. Accroissement de la Confiance : La professionnalisation du secteur et la régulation accrue ont renforcé la confiance des clients envers les courtiers en assurance, conduisant à une adoption plus large des services d’assurance.

Cependant, beaucoup méconnaissent encore le rôle du courtier dans nos contrées. Il est crucial de continuer à vulgariser notre rôle et notre importance dans le secteur, afin de mieux informer les entreprises et les particuliers sur les avantages d’avoir un courtier.

Pensez-vous qu’il existe une spécificité africaine dans l’exercice du métier de courtage en assurances ?

Absolument. L’Afrique est tout un continent avec ses spécificités. Chaque région et ses réalités. Les taux de pénétration aussi sont tout à fait différents selon les régions. Le courtage en assurances se distingue par son adaptation aux divers marchés locaux, l’utilisation croissante des technologies numériques pour atteindre une population souvent dispersée, un rôle crucial dans l’éducation des clients sur les avantages de l’assurance, la création de solutions sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques des secteurs agricoles, miniers et informels, ainsi que la gestion complexe des réglementations locales en constante évolution. Cette spécificité africaine nécessite une approche flexible et innovante pour réussir dans le domaine du courtage en assurances.

On parle de l’avant et l’après COVID-19, serait-ce également le cas pour les courtiers en assurances ?

Oui, la pandémie de COVID-19 a entraîné des changements significatifs dans le secteur des assurances, affectant également les courtiers.
Avant la pandémie, ces derniers se concentraient sur la fourniture de solutions traditionnelles en assurance. Cependant, l’après-COVID-19 a accéléré la transformation numérique, avec une utilisation accrue des plateformes en ligne et des outils virtuels pour fournir des services à distance. De plus, la crise sanitaire a mis en évidence de nouveaux risques tels que les interruptions d’activité et les pertes financières, incitant le secteur de l’assurance à développer des solutions plus adaptées et innovantes. Par ailleurs, la pandémie a souligné l’importance cruciale de la gestion des risques et de la préparation aux catastrophes, renforçant ainsi le rôle des courtiers en tant que conseillers en assurance. Dans ce contexte post-COVID-19, les courtiers en assurances ont été amenés à repenser leurs stratégies et leurs services pour répondre efficacement aux nouveaux défis et aux besoins changeants de leurs clients.

Quel est votre sentiment sur les textes qui régissent la profession de courtier en assurances ? sont-ils adaptés au contexte actuel ?

Les textes régissant la profession de courtier en assurances sont essentiels pour assurer le bon fonctionnement et la régulation du secteur.
Cependant, leur adaptation au contexte actuel peut être un sujet de débat. Dans de nombreux pays, les lois et réglementations en matière d’assurance peuvent être complexes et parfois obsolètes, ne prenant pas pleinement en compte les avancées technologiques et les nouveaux défis auxquels sont confrontés les courtiers. Par conséquent, il est crucial que ces textes soient régulièrement révisés et actualisés pour refléter les évolutions du secteur et garantir une protection adéquate des consommateurs. Une collaboration étroite entre les autorités de régulation, les professionnels du secteur et les parties prenantes est nécessaire pour s’assurer que les textes régissant la profession de courtier en assurances restent pertinents et adaptés au contexte actuel.

L’utilisation croissante de la digitalisation ne représente-t-elle pas une menace pour le métier de courtier en assurances ?

La digitalisation représente en effet un changement majeur dans le paysage de l’assurance, mais je ne la considère pas comme une menace pour le métier de courtier en assurances, mais plutôt comme une opportunité. La transformation numérique offre de nouveaux moyens de servir nos clients de manière plus efficace et personnalisée. Elle nous permet d’accéder à un plus large éventail de produits et de services, de faciliter les interactions avec nos clients grâce à des outils en ligne et des applications mobiles, et d’automatiser certaines tâches administratives pour nous concentrer davantage sur le conseil et la gestion des risques. Il est crucial que les courtiers s’adaptent à cette évolution en investissant dans leur propre transformation numérique, en développant de nouvelles compétences et en renforçant leur proposition de valeur pour rester pertinents dans un environnement numérique en évolution constante. Bien évidemment, chaque opportunité comporte ses risques et à cet effet, il est essentiel d’être vigilant et aguerri en matière de sécurité informatique.

Quels sont, selon vous, les grands défis auxquels le secteur du courtage en assurances sera confronté demain et comment pourrait-il y faire face ?

Demain, le secteur du courtage en assurances devra relever plusieurs défis majeurs. Tout d’abord, l’évolution rapide de la technologie continuera de remodeler le paysage de l’assurance, créant à la fois des opportunités et des défis en matière de transformation numérique, de gestion des données et de cybersécurité.
De plus, les changements démographiques et sociétaux, tels que le vieillissement de la population et l’urbanisation croissante, entraîneront une demande accrue de solutions d’assurance adaptées aux besoins changeants des consommateurs.
En outre, les pressions économiques et réglementaires continueront d’influencer le secteur, en particulier dans un contexte de mondialisation et de volatilité économique.
Pour faire face à ces défis, le secteur du courtage en assurances devra adopter une approche proactive et axée sur l’innovation. Cela implique d’investir dans la technologie pour rester à la pointe de la transformation numérique, de développer des solutions d’assurance personnalisées et flexibles qui répondent aux besoins spécifiques des clients, et de renforcer la conformité réglementaire et la gestion des risques.
De plus, il sera essentiel de cultiver des partenariats stratégiques avec des acteurs du secteur de la technologie, des données et de la finance pour stimuler l’innovation et garantir une position concurrentielle sur le marché.
En résumé, les défis futurs du secteur du courtage en assurances nécessiteront une approche proactive, axée sur l’innovation et la collaboration, afin de saisir les opportunités émergentes et de répondre aux besoins évolutifs des clients dans un environnement en constante évolution.

Avec Business Africa