Tout savoir sur la réassurance

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La réassurance pourrait se définir de façon simpliste comme «l’assurance des assureurs ». En réalité, il s’agit d’un contrat par lequel une société spécialisée (le réassureur ou le cessionnaire) prend en charge une partie des risques souscrits par un assureur (la cédante) auprès de ses assurés.


Par cette opération, le réassureur s’engage à rembourser à l’assureur en cas de réalisation du risque, une partie des sommes versées au titre des sinistres et perçoit en contrepartie une portion des primes originales versées par le ou les assurés. Le réassureur ne traite en principe qu’avec des assureurs, c’est pour cette raison que cette activité est souvent méconnue du grand public.
Pourquoi les assureurs se réassurent-ils ?
De même qu’un assuré doit protéger son patrimoine (maison, automobile….) et ses proches contre toutes sortes d’aléas, une compagnie d’assurance doit également mesurer et limiter l’exposition de ses fonds propres afin de protéger sa marge de solvabilité. Ainsi, elle doit chaque année estimer les risques auxquels elle s’expose, selon quelle fréquence et quelle probabilité. Une fois ce travail préalable effectué, elle peut alors mieux évaluer ses besoins de protection en réassurance.

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Comment s’organise la réassurance ?

La réassurance est une activité internationale. Pour pouvoir jouer leur rôle de régulateur de grandes catastrophes mondiales, les réassureurs doivent répartir leurs expositions à l’échelle planétaire. En réassurant la plupart des assureurs mondiaux, les réassureurs sont en mesure de mutualiser et d’équilibrer leurs risques sur l’ensemble de la planète. On estime à une centaine le nombre de réassureurs opérant dans le monde, pour un chiffre d’affaires d’environ 338 Mds € vie et non-vie cumulés. Ce sont généralement des courtiers spécialisés en réassurance qui facilitent les échanges internationaux entre assureurs et réassureurs. Avant de partager les risques, l’assureur doit vérifier que son réassureur est bien en mesure de régler sa part de sinistres lorsque ces derniers surviennent. Pour accompagner les assureurs dans cette tâche, des agences de notation se sont spécialisées dans le contrôle de la solvabilité des réassureurs. Les plus connues de ces sociétés privées sont S&P Global, AM Best ou encore Moody’s. Enfin, comme pour l’assurance, exercer des activités de réassurance suppose d’obtenir une autorisation basée sur des agréments spécifiques délivrés par les autorités de contrôle locale. En France, c’est l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel & de Résolution) qui se charge de cette mission dans le cadre des règles prudentielles du régime européen « Solvabilité II ».


Comment fonctionne la réassurance ?


Il existe deux principaux modes de réassurance :

La réassurance « traités » ou « obligatoire »


Il s’agit alors de réassurer une communauté de risques (par exemple l’ensemble d’un portefeuille de polices automobile) plutôt qu’un seul risque.
Dans ce cas, le traité de réassurance se négocie en amont (généralement pour le 1er janvier de chaque année) et présente un caractère obligatoire c’est-à-dire une obligation de céder tous les risques du portefeuille concerné pour l’assureur et une obligation de les accepter pour le réassureur.

La réassurance facultative »
Il s’agit dans ce cas de réassurer individuellement un risque spécifique (par exemple une usine).
La réassurance « facultative » a ceci de particulier (comme d’ailleurs son nom l’indique) de laisser le choix à l’assureur de céder ou non de la réassurance et au réassureur d’accepter ou non ladite réassurance (absence d’accord préalable).


Avec APREF France