Au cours d’une assemblée générale tenue à N’Djamena, la capitale tchadienne, les actionnaires de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) ont approuvé le projet de création d’un guichet islamique pour le financement des projets de développement dans la zone CEMAC. La décision avait été adoptée au cours d’un conseil d’administration de l’institution qui s’est tenu en septembre dernier.
« Les actionnaires ont félicité la direction de la BDEAC pour ce nouvel outil qui va concourir à la diversification et au renforcement de ses ressources » révèle le communiqué ayant sanctionné les travaux de N’Djamena. Selon la BDEAC, l’ouverture de cette fenêtre islamique permettra à la banque d’élargir ses interventions en faveur des populations et de favoriser davantage l’inclusion financière.
A côté du guichet conventionnel qui finance les projets de développement dans les pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) depuis 1975, le guichet islamique devrait doper les capacités de la banque. Ceci en captant et en redistribuant aux États et opérateurs économiques porteurs de projets des financements utilisés selon les exigences de la loi islamique.
« La finance islamique diffère de la finance conventionnelle, en ceci qu’elle prohibe l’intérêt, la spéculation et l’incertitude excessive, ainsi que les activités illicites. En revanche, elle met l’accent sur le financement des actifs tangibles, une prise de risques mesurée, le partage des pertes et des profits, et la conformité à la charia » explique la BDEAC.
Les produits islamiques que la banque de développement sera autorisée à mettre sur le marché sont : Mourabaha, Moussawama, Ijara, Salam, Istisna, Moudaraba ou encore Moucharaka.
La mise en place de ce guichet dédié à la finance islamique est une initiative inscrite dans le cadre du plan stratégique 2023-2027 « AZOBE », qui vise à faire de la BDEAC une institution moderne, socle du développement durable de l’Afrique Centrale.